La première phase de vente des billets pour les JO 2024 est «un succès», s’est réjoui le COJO, le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024. Une semaine après l’ouverture de la première phase de vente, plusieurs sports, dont l’escrime, l’escalade et le skateboard ont d’ores et déjà épuisé leur stock de billets. «Ça part très bien, très fort. En moins d’une semaine, on a déjà des sports qui sont partis, mais seulement pour cette phase de vente», a expliqué Paris 2024.
Mais dans les rangs des internautes souhaitant obtenir de précieux sésames pour l’événement, le discours est bien différent. Nombreux sont les acheteurs mécontents ou frustrés de leur expérience. Alors que trois millions de personnes s’étaient inscrites pour le tirage au sort, les messages de déception et parfois de colère se multiplient sur les réseaux sociaux.
En cause notamment, les prix élevés. Les places à 24 euros promises par les organisateurs se font très rares quand on se retrouve sur la plateforme d’achat. Les organisateurs en promettaient un million, sauf que la moitié d’entre elles ont déjà été réservées par l’État et les collectivités.
Pour les heureux internautes tirés au sort, il faut très souvent débourser plus de 100 euros pour un billet. Concernant l’athlétisme et l’escrime, c’est même 195 euros minimum qu’il faut lâcher pour des qualifications. Autre point de discorde : les packs. L’offre a été décrite comme confuse par certains acheteurs, contraints notamment de composer des packs avec certains sports qu’ils ne souhaitaient pas forcément acheter.
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Invité sur RTL ce mercredi matin, Tony Estanguet s’est défendu. «On n’est pas plus cher qu’à Londres en 2012. C’est le cas aux coupes du monde de foot et de rugby. Ce sont les prix», a assuré le président du Comité d’organisation de Paris 2024 ajoutant qu’il y avait «des dizaines de milliers de personnes ravies» de leurs achats. «Forcément, il y a de la frustration, on le sait car on ne pourra pas servir tout le monde», a toutefois reconnu le triple champion olympique de canoë.
Le dirigeant a rappelé au passage le modèle économique des JO pour permettre l’équilibre du budget. «On a un million de billets à 24 euros, dans tous les sports. On a 50 % des billets, c’est-à-dire 5 millions de billets, à 50 € et moins. Pourquoi ? Parce qu’on voulait une billetterie accessible. Mais ça veut dire aussi que, à côté de ça, l’autre moitié des billets finance l’organisation des jeux. C’est un moyen d’équilibrer aussi le modèle économique», a détaillé Estanguet jugeant la grille des prix conforme à ceux des grands événements, prenant exemple notamment sur des spectacles entièrement privés.
« Quand vous allez voir un grand concert aujourd’hui, les places sont à plusieurs centaines d’euros, pour les parcs d’attractions c’est pareil. Les Jeux c’est une fois tous les cent ans. Ce sont les plus grands champions de la planète et ils ont une valeur. Et encore une fois , il y a une demande plus importante que l’offre. On essaie d’équilibrer», a conclu le responsable annonçant qu’il restait des places à 24 euros en voile, en rugby, au golf et pour le tournoi de football.
Alors que Paris 2024 annonce un prix moyen de 74 euros pour les billets vendus lors de cette première phase, les recettes de billetterie prévues doivent rapporter près de 1,4 milliard d’euros, hospitalités (packages haut de gamme) comprises, soit le tiers du budget du Comité d’organisation des JO (Cojo) qui est de 4,4 milliards d’euros. Une deuxième session de vente de billets, à l’unité, est prévue du 11 mai à la mi-juin (inscription au tirage au sort du 15 mars au 21 avril).