Les Six Heures de Spa-Francorchamps marquées par un doublé Porsche (avec la n°12 du team privé Hertz Jota et la n°6 de Porsche Penske Motorsport) devant deux Ferrari à l’issue d’une course une nouvelle fois très spectaculaire, ont permis aux équipes du Championnat du monde d’Endurance d’affûter leurs armes avant les 24 Heures du Mans (15-16 juin), sommet de la saison.
Un rendez-vous suivi par 88.180 spectateurs qui a permis de dégager deux grands favoris pour la course mancelle : Porsche d’abord, puis Ferrari, qui défendra chèrement dans un mois sa couronne. Un duel germano-italien se profile dans la Sarthe même s’il ne faut surtout pas mettre de côté Toyota, (6e et 7e), vainqueur (surprise) à Imola il y a trois semaines, mais en retrait en Belgique samedi.
Une fois encore, Alpine et Peugeot ne sont pas parvenus à se mêler à la lutte pour la victoire. Alpine signe une encourageante 9e place avec l’Hypercar n°35 (l’autre voiture termine 12e) démontrant que le constructeur français, désormais 4e au classement du Championnat du monde, progresse doucement mais sûrement dans la hiérarchie. La 7e place en qualification acquise vendredi confirme le potentiel de l’A424 de la n°35. «Nous continuons d’apprendre, mais nous voulions avoir une meilleure vision et une meilleure compréhension de notre voiture et de son exploitation. L’objectif est atteint avec une belle prestation en essais et en course, avec nos deux Hypercars à l’arrivée et bataillant un peu plus avec la concurrence», s’est réjoui le patron de l’écurie Philippe Sinault, un peu rassuré.«C’était une course intéressante, avec un rythme bien meilleur qu’à Imola», confirme Nicolas Lapierre, 12e avec la n°36.
Si la marque au A fléché a quitté le Toboggan des Ardennes avec le sourire aux lèvres, les troupes de l’écurie Peugeot ont retrouvé leur état-major à Satory avec la tête plein de doutes. Parties 13e et 15e, les deux Lionnes ont rallié l’arrivée aux 9e (n°93 de Jensen et Muller) et 14e (n°94 de Di Resta et Duval) places. Cette dernière a accumulé les pépins en étant contrainte de passer par les stands après un problème de système hybride au départ. Une crevaison au pneu arrière gauche a ensuite plombé les ambitions de l’équipage souvent frappé par la malchance depuis le début de saison.
«C’était une course compliquée au niveau du rythme mais on le savait déjà depuis les essais libres. On a fait le maximum», expliquait Olivier Jansonnie, directeur technique préoccupé à l’issue de la course. La nouvelle version de la 9X8, en compétition depuis Les Six Heures d’Imola il y a trois semaines, n’a pas permis le bond en avant espéré en termes de performances. « La voiture a bien fonctionné, on la comprend mieux désormais, c’est un gros pas en avant. Nous avons beaucoup de datas à analyser pour Le Mans», tente de son côté de positiver le pilote Nico Müller.
Des réactions pas forcément encourageantes en vue du Mans mais l’an dernier, Peugeot avait démontré que le tracé atypique de la Sarthe avait mieux convenu à ses Hypercars en tête de l’épreuve jusque dans la nuit. Les 24 Heures du Mans restent une course à part, où tout est possible. «Le team est bien préparé et il faut que l’on ait la même dynamique qu’au Mans l’an passé. Le compte-à-rebours est lancé», veut croire Paul Di Resta.