Comme Serena Williams ou Kim Clijsters il y a quelques années, comme Elina Svitolina et Caroline Wozniacki l’an dernier, Naomi Osaka, Angelique Kerber et Emma Raducanu se lancent à l’assaut de la remontée des marches. Des tentatives de retour incertaines pour des lauréates en Grand Chelem (Open d’Australie 2019 et 2021, US Open 2018 et 2020 pour Osaka ; Open d’Australie et US Open en 2016 et Wimbledon 2018 pour Kerber ; US Open 2021 pour Raducanu).
Après une dépression qui avait ébranlé la planète tennis, puis une maternité (sa file Shai est née en juillet dernier),la Japonaise a effectué son grand retour début janvier. En empochant une victoire contre l’Allemande Tamara Korpatsch (81e) à Brisbane, avant de s’incliner contre la Tchèque Karolina Pliskova (37e). «Les deux dernières années où j’ai joué avant d’avoir ma fille, je n’ai pas rendu autant d’amour qu’on m’en a donné. J’ai vraiment l’impression que c’est ce que je veux faire désormais. J’apprécie vraiment que les gens viennent m’encourager. Je pense que le simple fait d’entrer sur le court est une victoire personnelle, car il y a quelques semaines, je doutais de pouvoir jouer avec tout le monde. Ces deux matches m’ont prouvé que je me débrouillais bien et que l’année allait encore s’améliorer pour moi… Je sais que si je continue à m’entraîner et à travailler, je finirai par arriver là où je veux être», a résumé la Japonaise, ancienne n°1 mondiale. Jusqu’où parviendra-t-elle à se hisser ? Sera-t-elle suffisamment patiente et solide pour digérer les premiers échecs ? Elle posera son envie et les questions face à Caroline Garcia (n°16) au 1er tour.
Absente depuis Wimbledon 2022 pour cause de maternité, Angelique Kerber a renoué avec la compétition et le succès en participant, aux côtés d’Alexander Zverev, à la victoire de l’Allemagne lors de la United Cup. La deuxième Allemande (après Steffi Graf) à avoir occupé la place de n°1 mondiale revient promener son jeu de gauchère. Elle qui avait sorti sa biographie (Strength of Will ; la force de la volonté) aura de quoi nourrir de nouveaux chapitres, ceux vécus lors d’une deuxième carrière plus épanouie, plus sereine. «Sur le court, je suis un peu plus détendue, ce qui, avec le recul, n’a pas toujours été le cas. Cela a donc un peu changé. En tant que mère (d’une petite Liana), c’est différent. Je l’ai toujours à l’esprit. Ce n’est pas comme si j’allais sur le court et que j’oubliais que je suis une mère. Je pense que je ne serai plus jamais dans le même mode qu’avant. Cela a vraiment changé. Vous l’avez toujours à l’esprit. Même si vous entrez sur le terrain, vous pensez toujours que vous n’êtes pas seule, qu’il y a quelqu’un de plus important que vous, et vous le gardez à l’esprit. Mais cela vous donne peut-être un peu plus de motivation.» Elle affrontera l’Américaine Danielle Collins (54e), finaliste à Melbourne en 2022.
Son classement protégé ne suffisait pas mais la Britannique a, profitant de plusieurs forfaits, pu se frayer un chemin jusqu’au grand tableau sans passer par les qualifications. Sur la BBC, la lauréate surprise de l’US Open 2021 (titrée après être sortie des qualifications sans avoir perdu le moindre set en 10 matches) est, après 8 mois d’absence, revenuesur une année 2023 cauchemardesque après des opérations aux poignets et à une cheville : «C’était difficile, surtout les premiers mois. Quand vous êtes tellement habituée à être actif et à bouger tout le temps, vous vous retrouvez soudain privée de tout. J’avais les poignets et un pied blessés et je ne pouvais même pas utiliser de béquilles. J’avais une sorte de scooter qui me permettait de me déplacer avec une seule jambe. Je pense que je suis une meilleure joueuse de tennis qu’avant la coupure. Je m’entraîne et je joue très bien. Et physiquement, je fais des choses que je ne faisais pas avant. J’ai confiance en mon corps, ce qui est très agréable, et je me sens bien sur le plan du tennis. Je me sens renaître en quelque sorte. Je me sens fraîche, je me sens prête, je me sens heureuse et je me sens excitée.» En croisant les doigts pour que son corps résiste à l’intensité développée pour mettre en œuvre son retour, elle sera opposée à l’Américaine Shelby Rogers (156e) qu’elle avait rencontrée en 8es de finale lors de son US Open de rêve…