Le président de la Fédération française de football (FFF) Philippe Diallo a réaffirmé lundi dans un entretien accordé à l’AFP son soutien à Mike Maignan, victime d’injures racistes samedi en Italie, expliquant qu’il fallait lutter contre ce phénomène par des actions de sensibilisation et des sanctions individuelles, les plus fermes possibles. «Je trouve que Mike Maignan a bien agi en décidant de sortir du terrain, parce qu’il a montré qu’on ne peut pas accepter l’inacceptable», a-t-il déclaré. «C’est inacceptable qu’un joueur de couleur se fasse insulter, qu’on lui fasse des cris de singe, qu’on lui nie sa qualité d’homme et j’ai remarqué avec satisfaction l’unité de l’équipe de France qui lui a unanimement manifesté son soutien.»

Le président de la «3F», fédération sportive la plus importante de France avec ses 2,3 millions de licenciés, a indiqué que sa préférence allait à une sanction «la plus individualisée possible» plutôt qu’à une sanction collective à l’encontre d’un club, comme une défaite sur tapis vert pour les équipes dont les supporters se rendraient coupables de racisme, ce que Gianni Infantino, le président de la Fifa, a appelé de ses vœux ce week-end.

«J’ai en tête ce match Nancy-Red Star où il y a eu des interruptions de match parce qu’il y avait quelqu’un qui insultait les joueurs du Red Star. Le club de Nancy a déposé une plainte immédiate et a réussi à identifier celui qui faisait ces cris. La Fédération s’est associée à Nancy et l’individu a été arrêté et sanctionné», a expliqué Diallo. Sur la durée d’une interdiction de stade, Philippe Diallo prône la plus grande fermeté: «Ce n’est pas 15 jours qu’un pseudo-supporter doit être interdit de stade. C’est bien plus longtemps. Peut-être même qu’il faut lui dire qu’il n’a plus rien à faire de sa vie à venir dans un stade de football parce que c’est tellement éloigné des valeurs qu’on essaie de promouvoir.»

Par le plan d’engagement sociétal lancé en octobre, visant notamment à lutter contre toutes les formes de violences et de discriminations, rappelle Philippe Diallo, la Fédération entend «mettre en place des moyens humains et financiers pour accroître notre action en termes de sensibilisation, pour mettre en œuvre de manière très stricte les règles et protocoles qui existent déjà dans le monde professionnel, l’arrêt temporaire ou définitif d’une rencontre par exemple, et de sanctionner sportivement une équipe dont les supporters ou les pseudo-supporters auraient mal agi».

Le président de la FFF a aussi demandé à ses juristes d’imaginer des mesures conservatoires d’interdiction de stade, avant même que la justice ne rende son verdict. «Peut-être que dans quelques années, la justice me désavouera, mais j’estime qu’il est de ma responsabilité de protéger nos jeunes licenciés», a-t-il expliqué. Il y a des familles qui nous confient leur jeune fille ou leur jeune garçon pour jouer au foot. Ils doivent le faire avec sérénité.»