Une météo maussade, entre trombes d’eau et grisaille, accompagne les débuts très attendus en NBA du jeune Français Victor Wembanyama (19 ans), prévus mercredi soir à San Antonio (Texas).
Mardi, quelques rayons de soleil ont parfois percé l’épais manteau nuageux de San Antonio, où sévit une chaleur moite (environ 30 degrés, 86% d’humidité). La métaphore s’impose avec les Spurs de San Antonio, équipe privée de play-offs depuis 2019, qui célèbre déjà le «rookie» Victor Wembanyama comme son nouvel astre.
À 19 ans, le N.1 de la dernière draft, au talent annoncé comme inédit, attaque sa carrière en NBA mercredi à domicile contre Dallas (20H30 locales, 03H30 heure de Paris jeudi).
«J’ai des papillons dans le ventre, oui. Chez moi, c’est un peu le cas avant chaque match, même si ça dépend bien sûr des enjeux, de l’importance du match. Je ne me mets pas à trembler et à transpirer non plus, mais j’ai un peu mal au ventre», a lâché le Français mardi après l’entraînement, dont les dernières minutes étaient ouvertes aux médias.
Manchon noir sur le bras droit, les épaules saillantes, la moustache fine et le bouc buissonnant, Wembanyama a pris la parole face à une vingtaine de journalistes, dont deux tiers de Français.
art de rue
Au centre, où des affiches souhaitent encore la bienvenue au Français, les averses ont vidé la bucolique promenade le long d’une rivière prolongée par des canaux.
Dans la tentaculaire et horizontale San Antonio, septième ville la plus peuplée du pays (1,4 million d’habitants), la «Wembamania» sévit depuis le 16 mai. Le soir de l’annonce des Spurs comme premiers à choisir un joueur lors de la Draft, tenue en juin, avait été fêté comme les plus grandes victoires par les supporters, certains d’obtenir le Français.
Depuis, les références au géant (2,24 m) au talent unique fleurissent dans toute la ville. On mange de longs sandwichs à son nom; un groupe de mariachi (musique d’influence mexicaine) lui consacre une petite chanson; et surtout, on peint son portrait façon street art sur les murs.
C’est le cas de Michael Sanchez, qui a reproduit une création digitale du jeune artiste «Empire», un Wembanyama sur fond bleu-blanc-rouge entouré de la Tour Eiffel et de la «Tour des Amériques», son équivalent local.
«L’un des nôtres»
Dépeint par son coach comme un garçon «intelligent», Wembanyama s’est vite imprégné de la culture locale. En septembre, il avait arpenté la ville micro en main pour un petit reportage empreint de fraîcheur sur les locaux, ravis de l’attention du géant, et des expressions texanes qu’il maîtrise déjà.
Au passage, le Français avait fait la surprise à Michael Sanchez pour une signature, religieusement encadrée et protégée depuis, sur sa peinture.
«Quel choc de le voir ici! Le jour où il est venu, par chance j’avais un marqueur», sourit M. Sanchez. «Il n’a cessé de nous remercier, de nous féliciter.»
«On a toujours accueilli les joueurs et tout fait pour qu’ils se sentent bien ici. Il est l’un des nôtres. C’est un jeune homme très humble, il est encore mieux que je ne l’espérais.»
Les Spurs, seule équipe professionnelle de la ville, cinq fois sacrés en NBA (1999, 2003, 2005, 2007 et 2014) jouissent d’une immense popularité à San Antonio, où plus de 13.000 spectateurs sont venus assister à un simple entraînement début octobre.
«Je n’ai pas vu une seule personne négative envers moi depuis que je suis arrivé, apprécie Wembanyama. Je sais que c’est facile de me soutenir quand tout va bien, mais je sais aussi qu’ils seront là dans les moments difficiles. C’est le meilleur environnement dans lequel je puisse être», assure le «frenchy», héritier dans le coeur des supporters de Tony Parker.
Les vrais encouragements, sur le parquet, commencent mercredi soir contre Dallas.