Sur le papier, il n’y avait pas photo. Leaders au classement de la NBA et premiers de la Ligue en défense, les Timberwolves recevaient mercredi les Spurs, bons derniers à l’Ouest et battus lors de leurs 14 matches précédents. Et il n’y a pas eu de surprise : victoire 102-94 de Minnesota, qui porte son bilan à 16 victoires et quatre défaites. Avec une 15e défaite de rang, San Antonio (3v-17d) n’est plus qu’à un revers d’égaler la pire série de son histoire. Le club texan a toutefois tenu bon, et même mieux que ça, jusque dans le dernier quart-temps. Et ce malgré un Victor Wembanyama maladroit (12 pts, 4/13) mais en double-double (10 rbs). La fin d’une série de quatre matches de suite à 20 points et plus pour le Français, out à New Orleans.

«Collectivement, on s’est montré très solide défensivement dès le début de la rencontre. Évidemment, je peux faire mieux, mais il y a beaucoup de positif à retirer de ce match. Il faut garder le bon et corriger le mauvais», analyse le natif du Chesnay, en conférence de presse (voir ci-dessous), ajoutant que le fait de tenir le leader à l’Ouest à 102 points est «prometteur». «Mais nos tirs ne sont pas rentrés ce soir (37,6%, dont 22,2 à 3 pts, NDLR)… On doit se servir de tout pour progresser», a-t-il encore explicité, relevant «un certain manque d’expérience. On est une jeune équipe. Mais je ne suis pas inquiet».

Le «Frenchy» le plus en vue de la soirée, ce n’était toutefois pas «Wemby», mais Rudy Gobert. Gêné par les fautes en première période, l’ancien Choletais s’est fendu de 16 points, 20 rebonds et 2 contres. Et un /- monstrueux : 31. On a retrouvé le grand Gobert. «On a confiance les uns dans les autres, on n’a pas peur de l’adversité. On était derrière à la mi-temps mais on a fait confiance en ce qu’on fait, en notre défense. Quand ça devient dur, on peut se reposer les uns sur les autres», a-t-il commenté après la rencontre, au micro d’ESPN. Et d’ajouter : «On avait un nouvel état d’esprit dès le camp d’entraînement. Du staff aux joueurs, on pouvait sentir que l’énergie était différente, qu’on avait un but en tête. C’est bien de voir que le travail paie mais il y a encore un long chemin devant nous». 18 points pour son coéquipier Mike Conley, 17 pour le revenant Anthony Edwards, 15 de Naz Reid et 14 pour Karl Anthony Towns. Coté San Antonio, deux joueurs à 20 points et plus, Darius Vassell (22 pts) et Keldon Johnson (21 pts).

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Maladroits, les T-Wolves démarraient à l’envers, et «Wemby» inscrivait les deux premiers points du match d’une petite claquette main gauche en envoyant Gobert au tapis (4-0). Il fallait près de trois minutes pour voir les locaux inscrire leur premier point (1-4). Locaux qui se réveillaient vite et lançaient la machine. D’un dunk surpuissant à deux mains sur la tête de Jeremy Sochan, remplaçant, Gobert permettait à son équipe de virer en tête (16-14) . Au final, chassé-croisé dans ce premier quart-temps, avec des Spurs consistants défensivement et qui attaquaient beaucoup le cercle, mais les Wolves devant d’une courte tête (25-22). Edwards faisait danser «Wemby» à la reprise, mais le jeune Français provoquait surtout les deuxième et troisième fautes de son aîné, Gobert, cantonné au banc alors que «SA», un temps à -6 (25-31), gérait très bien la deuxième partie du deuxième quart (42-50, puis 46-53 MT). Grosse perf des Spurs, avec déjà 12 points de Vassell.

Après avoir été scotché sur le banc à cause de ses fautes dans le deuxième quart-temps, Gobert attaquait fort avec six points d’affilée. Globalement, Minnesota revenait avec de meilleures intentions, même si Edwards était toujours en panne. San Antonio tenait bon (57-62) avant de prendre un 11-0 (69-62). Le début de la fin ? Non. À défaut de scorer, «Wemby» apportait en défense, et les Spurs revenaient : 71-71 avec 12 minutes à jouer ! Suspense.

Profitant de la maladresse de leurs hôtes, les hommes de «coach Pop» faisaient durer le suspense (75-77). Las, Minnesota trouvait enfin la mire et enchaînait les majorés, avec un Gobert impressionnant en défense et précieux en attaque. Un 16-2 pour enterrer une grosse partie des espoirs de San Antonio (91-79). Edwards signait l’action du match, une énorme claquette-dunk, alors que Wembanyama alimentait le scoring. Les Spurs revenaient à -7, jamais plus près. Gobert pouvait sortir sous les vivas du public à 25 secondes de la fin (102-94 score final). Une ovation méritée.

Il n’a pas manqué d’avoir un mot sympa pour Wembanyama après la rencontre : «Je l’aime beaucoup. Je veux qu’il réussisse, je suis toujours là pour lui et j’essaie de l’aider autant que je peux. Je suis excité à l’idée de voir ce qu’il va devenir». «Wemby», lui, se projette déjà sur… les JO 2024 à Paris. «On parle beaucoup avec Rudy, j’ai beaucoup à apprendre de lui. C’est génial de jouer contre lui, mais ça le sera aussi de jouer avec lui en équipe de France», glisse-t-il. Ça promet… En attendant, «ses» San Antonio Spurs ont rendez-vous avec deux équipes à leur portée lors de leurs deux prochains matches, Chicago vendredi et Houston, lundi. L’occasion de renouer avec la victoire ?