A l’instar de Varvara Gracheva, née en Russie et formée en France, Ksenia est née à Moscou, mais elle est installée depuis plus de quatre ans en France et a obtenu la nationalité française, il y a quelques mois, en septembre 2023. « Aujourd’hui est un jour très spécial pour moi, avait-elle écrit sur Instagram en légende d’une photo sur laquelle elle posait avec un tee-shirt aux couleurs de la France et son passeport. Depuis un an, elle apprend le Français mais s’exprime encore essentiellement en Anglais avec son staff et en Russe avec sa mère.

Celle qui fêtera ses 15 ans le 28 avril prochain pourrait faire les beaux jours du tennis français les années à venir. Et cela commence déjà à Melbourne. Elle a profité avec brio de l’invitation offerte par la FFT pour atteindre les quarts de son premier Grand Chelem juniors dans une catégorie où les jeunes joueuses peuvent évoluer jusqu’à leur 18 ans.

La prodige a rejoint l’académie du technicien tricolore à la fin de l’année 2019. Celle, qui avait gagné entre huit et dix ans pas moins de 17 tournois consécutifs, a bénéficié du soutien du dispositif ChampSee depuis la fin de l’année 2019. Le Grec Stefanos Tsitsipas ou l’Américaine Cori Gauff (sont également issus de cette filière d’aide financière et sportive. Efremova est désormais par Pierre Debrosse, toujours, au sein de l’académie de l’ancien coach de Serena Williams. Ce dernier nous confiait, il y a deux ans à propos de l’ex pépite Russe : «Tout est extrême chez elle. Mais le haut niveau, c’est de l’excès. Il y a une énergie et une détermination exceptionnelles qui se dégagent de sa personne. Elle a des ambitions très élevées, cela ne me choque pas car elle met en pratique ses objectifs. Des enfants de son âge à la personnalité si affirmée, il n’y en a pas ».

Ksenia est issue d’une famille fondue de tennis. Sa mère, Julia, ancienne 295e mondiale, a stoppé très tôt sa carrière pour se consacrer à sa vie de famille. Ksenia a touché sa première raquette à peine âgée de trois ans, et son principal sport a d’abord été la gymnastique. Mais c’est avec la petite balle jaune que le prodige s’exprime le mieux. Son quotidien, sa passion. Son ancien chien s’appelait Roger. Celui du beau-frère de sa maman répond au nom de Rafa. Et pour son anniversaire, il y a deux ans, Ksenia en a eu un nouveau qui s’appelle Richie, le surnom de Richard Gasquet…

A 14 ans, 8 mois et trois jours, elle a remporté en Tunisie à Monastir en décembre dernier son premier titre ITF sur le circuit professionnel (troisième division du tennis mondial). Efremova est devenue à cette occasion la plus jeune joueuse à remporter un titre sur ce circuit pro depuis vingt ans.

Le Figaro l’avait rencontré à 12 ans et elle était déjà pleine d’ambition. Elle tapait déjà chaque balle comme si sa vie en dépendait. La petite blonde d’1 mètre 51, l’œil espiègle, nous lâchait : «Je veux être une légende et numéro 1 mondiale à 16 ans ». Rien que ça! Sous l’œil très attentif du maître des lieux, Patrick Mouratoglou, cinq à six personnes (coach, nutritionniste, physio…) gravitaient déjà autour de la graine de championne. Si elle possède depuis pas mal de temps déjà le staff d’une pro, Ksenia attire aussi la lumière. Sponsorisée par Nike et Yonex, la pépite affiche un potentiel marketing énorme. Si les montants de ses contrats restent confidentiels – «un record pour une sportive de 12 ans», précisait son agent -, la Russe fait déjà partie des campagnes digitales de Yonex et Nike en 2022. Du presque jamais-vu à cet âge-là, pour celle qui avait rejoint IMG quand elle avait… 9 ans et demi.