Son statut de double champion du monde en titre fait de Francesco Bagnaia le légitime favori pour la saison 2024 de MotoGP, qui s’ouvre ce week-end au Qatar, mais gare au multi-champion Marc Marquez qui, nouveau résident chez Ducati-Gresini, cultive l’éternel l’espoir d’un retour au sommet.
Deviendra-t-il le GOAT – le pilote le plus titré de tous les temps en MotoGP ? Parmi les principaux attraits de cette saison, Marquez, qui a égalé en 2019 la légende Valentino Rossi avec six titres, rêve toujours de dépasser l’Italien – même si les puristes feront observer que Rossi compte sept titres dans la catégorie reine avec celui de 2001, lorsque le championnat se disputait encore au guidon de motos 500cc deux temps.
Preuve qu’à 31 ans l’Espagnol veut se donner les moyens de ses ambitions, il rejoint cette saison son frère Alex dans les rangs de Gresini, écurie satellite de Ducati, après onze années passées chez Honda.
La tâche sera toutefois loin d’être facile pour «MM93», pour qui les quatre dernières années ont été marquées par les chutes, les pépins physiques et une Honda loin des meilleures pendant que la jeune génération prenait du galon.
Après son compatriote Joan Mir (Suzuki) en 2020, le Français Fabio Quartararo (Yamaha) en 2021, c’est désormais Francesco «Pecco» Bagnaia (Ducati) qui, à 27 ans, occupe le fauteuil de roi de la catégorie reine. Et il le sait: entre son double titre et la performance de sa Ducati, le favori, c’est lui cette année.
Ducati, championne du monde en titre des constructeurs, comptera cette saison encore six motos en plus de ses deux navires amiraux officiels, au premier rang desquelles figurent – outre les Gresini des frères Marquez- les Pramac de l’Espagnol Jorge Martin et de l’Italien Franco Morbidelli, transfuge de chez Yamaha.
De l’aveu même de Martin, avec qui Bagnaia s’est battu jusqu’au dernier GP pour le titre, «Pecco sera l’homme à battre» cette saison qui compte 21 Grands Prix. Comme l’an dernier, les pilotes disputeront deux courses par week-end: un sprint le samedi suivi du traditionnel rendez-vous dominical.
Fort de son statut de vice-champion, l’exubérant Martin se place cette année encore en pole position pour tenter de contrarier les plans de son rival italien, qui vient de prolonger jusqu’en 2026 chez Ducati.
Mais pour y parvenir, le Madrilène de 26 ans au tempérament de feu «doit encore trouver le moyen d’être plus calme», rappelle le triple champion du monde Jorge Lorenzo.
À moins que le danger ne vienne d’ailleurs pour «Pecco», et ne soit bien plus proche qu’il ne le croit. Selon les observateurs, son coéquipier et compatriote dans l’équipe officielle Ducati, Enea Bastianini – auteur d’une saison 2023 largement perturbée par les blessures – pourrait s’imposer comme l’un de ses principaux challengers.
Pour ce nouveau cru, seul l’Espagnol Pedro Acosta fera ses débuts dans l’élite. Considéré comme l’un des plus grands espoirs du MotoGP depuis Marquez, le jeune pilote de 19 ans rejoint l’équipe GasGas-Tech3.
Chez Yamaha, le champion 2021 Fabio Quartararo entame sa sixième saison dans les rangs du constructeur japonais, avec lequel il est engagé jusqu’à la fin de l’année. Comme lui, la majorité des pilotes cette saison voient leur contrat arriver à échéance fin 2024.
L’an dernier, le Niçois de 24 ans avait confié à l’AFP qu’il avait vécu «la plus dure saison de [sa] carrière en MotoGP». Seulement 10e du championnat, jamais le vice-champion 2022 n’est parvenu à se battre pour la victoire, la faute à une Yamaha en manque criant de performance, surtout lors des qualifications.
Cette année, il fera équipe avec l’Espagnol Alex Rins, arrivé de chez Honda-LCR, satellite d’Honda.
Honda justement, tout aussi peu habituée aux premières places ces dernières années et qui a choisi en lieu et place de Rins – seul pilote de la marque à avoir gagné en 2023 (GP des Amériques) – de faire appel aux services du Français Johann Zarco.
Même s’il a dû troquer la puissante Ducati-Pramac contre la modeste Honda-LCR, le Français de 33 ans, vainqueur l’an dernier de son premier Grand Prix en MotoGP, en Australie, espère encore «avoir l’opportunité de (se) battre pour les podiums».