Le PSG favori face à Dortmund ? C’est ce que l’on pouvait légitimement se dire avant le match aller, mercredi dernier au Signal Iduna Park. Meilleurs joueurs, dynamique ascendante, contexte apaisé… Tout l’indiquait. Ce qui a changé depuis ? Rien. Le Borussia n’est toutefois pas une équipe de seconde zone, et il s’est fait respecter dans son magnifique et bouillant stade, remportant 1-0 un match qui aurait pu basculer des deux côtés. Le cinquième de Bundesliga aurait aussi pu bénéficier d’un avantage plus large… Des occasions, il y a eu. Des grosses. D’énormes occasions pour certaines d’entre elles. Niclas Fullkrug en a converti une, sur une faute d’alignement de la défense… et parce que Nico Schlotterbeck, auteur de la passe décisive, n’était pas serré d’assez près. «Une équipe, c’est comme un orchestre. Les joueurs peuvent être des stars mondiales, ils doivent aider en défense, et nos défenseurs, aussi bons soient-ils en défense, doivent aider à amener le ballon dans la surface adverse», grince Luis Enrique.
Vainqueurs de leurs deux derniers déplacements européens, à Saint-Sébastien (1-2) et Barcelone (1-4), les Rouge et Bleu n’ont en tout cas pas réalisé leur meilleur match en Allemagne, c’est assez clair. De son côté, le BVB a mis les petits plats dans les grands et empoché la première manche. Place à la deuxième, ce mardi (21h, Canal et RMC Sport 1), au Parc des Princes. 90 minutes, 120 et les tirs au but si affinités, pour rejoindre le Bayern Munich ou le Real Madrid en finale, le 1er juin, à Wembley.
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Évidemment, le statut de favori ne donne rien, pas de passe-droit, pas de cadeau. On en attendra plus de Luis Enrique, dont certains choix ont interrogé en Allemagne, mais aussi de ses joueurs majeurs, à commencer par Kylian Mbappé, apparu discret dans la Ruhr mais qui aurait pu terminer avec une passe décisive et un but. Ça ne s’est pas joué à grand-chose. Si près, si loin. Les fameux détails. Ceux qui font les victoires et les défaites, les qualifications et les éliminations, ceux qui font naître des regrets éternels ou qui permettent d’écrire l’Histoire, avec un grand «H».
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Et il y a l’aspect mental qui a si souvent péché à Paris, la gestion des émotions, de la pression. «La pression, on en est conscients, mais le groupe est très serein. On est confiants et on est sûrs qu’on va se qualifier pour la finale», martelait Mbappé dimanche. «On va gagner, c’est sûr», a confirmé Luis Enrique en conférence de presse, en français dans le texte. «C’est tout ce que je sais dire en français, s’est-il amusé. Et je pense toujours comme mon équipe va gagner». Pour cela, pas de recette miracle. Cette fois, il faudra mettre les ballons au fond, faire tous les efforts à la perte, y compris les attaquants, et être encore plus attentif derrière. Des morts de faim. C’est ça que le Parc des Princes attendra. Un Parc qui jouera son rôle de 12e homme, c’est sûr. «C’est un grand adversaire, je suis certain que ce sera un match très compliqué, un match qui se jouera sur les détails, mais confiance vient de la préparation, du travail, de la certitude que les supporters feront une très belle fête et qu’ils nous pousseront jusqu’au bout», s’enflamme Marquinhos, assurant que lesdits fans «peuvent changer un match avec leurs chants, leur énergie».
Ce sera toutefois aux joueurs de faire le travail, de jouer, de gagner. Ce sera sans leur guerrier, Lucas Hernandez, out pour le reste de la saison. Pas d’excuse. Dos au mur. Comme au tour précédent face à Barcelone (2-3, 4-1), comme en 2020 face à… Dortmund (1-2, 2-0). «Si on encaisse un but, ce n’est pas grave, ça nous est arrivé contre le Barça. Il faut rester calme. Si on marque deux buts rapidement ce sera à l’adversaire de réagir», glisse Luis Enrique, qui a insufflé une sérénité très nouvelle à Paris. Et ce même si le groupe reste relativement jeune. À l’image de «Marqui», joueur le plus capé de l’histoire du club parisien, certains éléments ont toutefois de la bouteille. Mélange qui fonctionne jusqu’ici. «C’est important cette expérience, d’avoir des joueurs qui ont connu des moments clés, des moments décisifs. Dans le vestiaire, on est très bien servi dans ce domaine… Le coach a aussi cette expérience, il sait très bien préparer ce genre de match clé, un match qui peut donner une qualification comme ça», souligne-t-il.
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Il y a une finale au bout, la quatrième en coupe d’Europe pour le PSG, sa deuxième en C1. L’opportunité d’offrir à la France sa deuxième Ligue des champions, 31 ans après l’OM. L’enjeu est énorme, excitant, vertigineux. Et si c’était la bonne année, 13 ans après l’arrivée de QSI ? Face à ce BVB 09, sans lui manquer de respect, l’occasion est trop belle de retourner en finale. La déception n’en serait que plus douloureuse en cas de sortie de piste. La joie, d’autant plus intense en cas de qualification. «Ce qui se passerait en cas d’élimination ? Rien, la vie continuerait, le soleil va se lever, et quand il y a du soleil à Paris, c’est toujours merveilleux», sourit Luis Enrique, cherchant à diminuer la pression qui pèse sur les épaules de ses joueurs. Elle est néanmoins là, bien présente. Le PSG face à son destin.