Envoyé spécial à Barcelone
Mission impossible ? Après leur défaite 2-3 face au Barça en quarts de finale aller de Ligue des champions, mercredi dernier, à Paris, les joueurs de Luis Enrique n’ont que deux options : l’exploit ou la porte. Pas le choix, ils devront l’emporter au stade de Monjuic (60.000 places), où le club catalan évolue pendant les travaux du Camp Nou. Un but d’écart pour aller en prolongation et aux tirs au but, deux ou plus pour filer en demies. Les données sont claires. Les Parisiens ont passé «deux jours difficiles» après ce revers qui mettait un terme à une série de 27 matches sans défaite, dixit Luis Enrique. «Un sportif de haut niveau doit savoir se relever. On est prêt», affirme-t-il.
Ce serait un exploit, parce que le FC Barcelone, un temps moribond, n’est pas si mauvais que certains l’ont imaginé, avec des individualités de haut niveau (Lewandowski, Ter Stegen, De Jong…) et une forme retrouvée (6 succès d’affilée). Du côté du PSG, on sait bien que les Rouge et Bleu sont moins fringants en déplacement, à l’image de leurs matchs loin du Parc lors de la phase de poules de C1 (défaites à Newcastle et Milan, nul à Dortmund), même s’ils ont gagné lors de leur dernier déplacement européen en date, sur le terrain de la Real Sociedad (1-2), en 8es, et qu’ils ont aussi pris le meilleur sur l’OM (0-2) au Vélodrome dernièrement, en championnat. Des adversaires de moindre calibre…
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Dans tous les cas, le principal objectif des Parisiens sera de repartir de Barcelone sans regret, en maîtrisant les paramètres qu’ils peuvent maîtriser, en ayant le sentiment d’avoir tout fait, tout tenté, d’avoir mis tous les ingrédients sur la table. Et si possible, sans erreur individuelle. Tout ce qui a coûté la victoire au match aller. C’est vrai pour les joueurs bien sûr, mais aussi pour Luis Enrique, qui avait de nouveau fait parler… sa créativité au moment de composer son 11. Un peu trop… « Ce sont des surprises pour vous, pas pour moi. Je les vois s’entraîner, pas vous », grince le technicien espagnol. Le retour d’Achraf Hakimi, suspendu à l’aller, lui évitera de bricoler à droite. Nul doute qu’il se dispensera, cette fois, de laisser Warren Zaïre-Emery sur le banc. À voir si Ousmane Dembélé débutera à droite ou dans l’axe.
Malgré les erreurs de « Lucho », la faillite de Lucas Beraldo, la discrétion de Kylian Mbappé et les errements de Gigio Donnarumma, Paris, avec de bons ajustements de son coach, n’était pas loin de mener 3-1 au retour des vestiaires. Bradley Barcola a touché la barre. Dembélé, le poteau. Las, les erreurs se paient cash en C1, notamment celles du gardien. « Les deux derniers buts, on doit les éviter. Surtout dans un moment où on était bien », peste Marquinhos. « Le résultat final ne reflète pas le match », promet Luis Enrique, qui a eu tout le temps pour peaufiner son plan depuis le match aller, sachant que la LFP avait permis aux clubs européens de faire relâche le week-end dernier. Les Barcelonais, eux, ont pris les trois points à Cadix (0-1) samedi, Xavi ayant opéré un large turnover pour l’occasion.
Le coach catalan a notamment fait jouer Andreas Christensen et Sergi Roberto, suspendus pour le match retour. Côté PSG, Luis Enrique récupère Achraf Hakimi, suspendu à l’aller, et Nordi Mukiele. À noter que Dembélé, Lucas Hernandez, Milan Skriniar, Manuel Ugarte et Vitinha manqueraient une éventuelle demi-finale aller, contre l’Atlético ou Dortmund, en cas d’avertissement ce mardi soir. Frenkie de Jong, Ronald Araujo, Lamine Yamal, Ferran Torres et Joao Felix sont sous la menace côté Barça.
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Évidemment, personne ne misait un centime sur le PSG en finale de C1 en début de saison. Pas grand monde en tout cas. Un PSG plus jeune, plus collectif, tourné vers l’avenir. Nouveau projet. Le tout sans oublier que le futur partant Kylian Mbappé n’est pas mis dans les meilleures dispositions. N’empêche, le tirage et les récentes performances ont fait naître l’espoir d’une fin de saison fantastique, en plus du titre déjà promis en Ligue 1 et de la finale de Coupe de France.
Les erreurs du match aller avaient toutefois un sale goût de déjà-vu et de retour en arrière. Charge aux Parisiens de rectifier le tir ce mardi, en donnant émotions et fierté à leurs supporters. Ça, ce serait le signe que Paris est entré dans une « nouvelle ère ». Une élimination ne remettrait en cause ni le projet, ni l’avenir de Luis Enrique, mais ce dernier mise sur la méthode Coué, pas question de penser à autre chose que la victoire, la qualif’ : « Le PSG ne s’est jamais qualifié après avoir perdu à domicile au match aller, on le fera », martèle-t-il, «convaincu» d’une issue favorable. « On arrive avec beaucoup d’envie, on a hâte que ça commence », souffle Hakimi. Il n’est certainement pas le seul…