L’AC Milan a rendez-vous en terre hostile. Ce mercredi (21h), pendant que le PSG tentera d’assurer sa qualification pour les 8es de finale sur la pelouse du Borussia Dortmund, les Rossoneri joueront tout aussi gros dans le groupe F de Ligue des champions. Dernier de la poule avant l’ultime journée, le club lombard n’a d’autre choix que de s’imposer à Newcastle pour assurer, a minima, la 3e place synonyme de barrages en Ligue Europa. Une mission difficile au vu de la forme étincelante des Magpies devant leur public de St James’ Park (sept victoires en neuf matchs) combinée à l’irrégularité de l’équipe de Stefano Pioli, qui aura besoin d’une colonie française à son meilleur niveau.

Il y a deux semaines lors de la réception de Dortmund, Milan et ses Tricolores sont totalement passés à côté de leur sujet, vivant une soirée cauchemar à San Siro (défaite 1-3). Pénalty raté par Olivier Giroud à 0-0 et faute de main de Mike Maignan sur le troisième but allemand, rien n’a tourné dans le bon sens. Conséquence fâcheuse de cette défaite, le demi-finaliste sortant en C1 se retrouve au bord du gouffre dès la phase de groupes. Pour ne pas connaître le même sort qu’en 2021 (4e derrière Liverpool, l’Atlético et Porto), les troisièmes de Serie A vont devoir sortir le grand jeu même si les récentes prestations collectives inquiètent en Lombardie.

Battus à Bergame face à l’Atalanta (2-3) samedi et relégués à neuf points du leader et ennemi juré en championnat, l’Inter Milan, les Rossoneri sont dans le creux de la vague. Le huitième but inscrit par Giroud en championnat, de la tête évidemment, n’a pas empêché la nouvelle déconvenue qui fragilise encore davantage l’entraîneur Stefano Pioli. Pour qui une élimination de toute compétition européenne dès le mois de décembre ferait tache malgré la présence de Milan dans le supposé «groupe de la mort».

Reste donc à vaincre les Magpies d’Eddie Howe pour s’éviter les foudres de la presse et des tifosi. Très critiqué après Dortmund, Giroud a encore répondu présent ce week-end et sera habité, sans doute, par un esprit de revanche qui l’a tant sublimé depuis le début de sa carrière. Même constat pour Maignan, moins «Magic» qu’en début de saison et pas aidé par une défense friable. Depuis le 7 octobre, date du dernier succès à l’extérieur des Milanais au Genoa (1-0), le gardien formé au PSG n’a réalisé qu’un seul «clean-sheet» (contre la Fiorentina), encaissant notamment trois buts à Bergame, deux à Lecce et quatre devant le PSG (aller-retour).

Face à l’attaque de Newcastle, qui a tiré 26 fois sur les cages de Paris et Dortmund à St James’ Park (13 chacun), l’international français risque d’être très sollicité. Et que dire de Theo Hernandez, déguisé en pompier de service dans un rôle de défenseur central samedi. Victime de la pénurie au poste – les habitués dont son compatriote Pierre Kalulu sont tous blessés – le latéral gauche de formation a dû colmater les brèches. Pioli risque d’ailleurs de retenter l’expérience (forcée) en associant dans l’axe le frère de Lucas, qui enchaîne les matchs pleins sans se reposer, à l’Anglais Fikayo Tomori.

Véritable colonne vertébrale, la confrérie tricolore est attendue au tournant mais compte sur des soutiens de poids. Le virevoltant Rafael Leao n’a joué que neuf minutes depuis son récital face au PSG (3-1) en raison d’une blessure à la cuisse mais a repris l’entraînement collectif ces derniers jours. Son association avec Giroud donnerait un autre visage à l’attaque milanaise tandis que le milieu de terrain récupère lsmaël Bennacer. Opéré du genou en mai dernier, l’Algérien est entré en jeu contre Frosinone (3-1) puis l’Atalanta. Il ne risque pas d’être envoyé au charbon d’entrée face à l’intensité des Toons mais sa qualité technique pourrait aider en fin de rencontre.

Tout dépendra du scénario et aussi de ce qu’il se passera à 900 kilomètres de Newcastle, du côté de Dortmund. En cas de succès, Milan se hisserait en 8e de finale seulement si Paris s’incline en Allemagne. «Des espoirs pour Newcastle ? L’espoir est le dernier à mourir. Si vous gagnez, vous obtiendrez au moins la Ligue Europa, où Milan pourra avoir son mot à dire» a résumé le latéral italien Alessandro Florenzi. L’espoir fait vivre pour les Rossoneri, qui peuvent toujours rêver d’un effet Ibrahimovic, le géant suédois ayant effectué son retour au club comme conseiller de la direction ce lundi. Sauf que Zlatan ne foulera pas la pelouse de St James’ Park. Au contraire des «Francese» Giroud, Maignan et Hernandez, plus que jamais dos au mur.