Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis vendredi au tribunal correctionnel de Bobigny à l’encontre de l’ex-président du SCO d’Angers Saïd Chabane pour complicité de l’exercice illégal de la profession d’agent et jusqu’à un an ferme contre les quatre autres prévenus.
L’actuel propriétaire du club angevin est bien poursuivi pour complicité et non pour exercice illégal de la profession d’agent comme un temps indiqué par erreur par le tribunal.
Sur le banc des prévenus comparaissent depuis lundi trois hommes gravitant dans la sphère du ballon rond et Lasana K., un agent sportif officiellement licencié auprès de la Fédération française de football, elle-même partie civile au procès.
Deux ans de prison dont un avec sursis, l’interdiction d’exercer la profession d’agent et de gérer une entreprise pendant trois ans ont été requis à l’encontre de cet homme de 41 ans poursuivi pour complicité.
Contre Jalal B. et Abdelkader K., amis d’enfance de Lasana K. impliqués dans les relations avec des joueurs de football, la même peine de deux ans dont un avec sursis a été requise, ainsi que l’interdiction définitive d’exercer la profession d’agent sportif et de gérer une entreprise pendant 3 ans.
Il leur est reproché d’avoir exercé la profession d’agent sans en avoir la licence. Durant le procès, ils se sont défendus en expliquant qu’ils avaient été rémunérés pour de simples missions de repérage, de recrutement et d’accompagnement physique et mental de jeunes talents.
«Ils s’appellent et se font appeler agents sportifs, ils se comportent comme des agents sportifs. Ils n’ont pas le droit de l’être», a fustigé le procureur Rémi Chaise dans ses réquisitions. «La loi ne les a pas intéressés toutes ces années, c’est l’appât du gain qui les a intéressés», a-t-il condamné.
Le procureur a également demandé à retenir la culpabilité des quatre prévenus – dont Saïd Chabane – poursuivis pour blanchiment aggravé et celle de Jalal B. pour abus de biens sociaux.
À l’encontre du cinquième prévenu, 5.000 euros d’amende et l’interdiction définitive d’exercer la profession d’agent ont été requis, ainsi que la confiscation de sommes d’argent saisies sur les comptes de sociétés de prévenus.
«J’ai l’impression que dans leur empressement à réussir par un vecteur éminemment respectable, surtout dans ce département, le sport, un vecteur d’émancipation sociale, ils ont cédé au mirage que nous avons tous en tête: le mirage de l’argent facile», a accusé le procureur. Les avocats de la défense plaideront dans l’après-midi.