La Ligue 2, ce n’est pas que le week-end. La 34e journée de championnat prendra place ce mardi soir (20h45) avec dix matches en simultané. Il restera encore quatre journées après celle-ci, et plus beaucoup de points à prendre. Auxerre, leader devant Angers et Saint-Étienne, aperçoit un retour en L1. Valenciennes est déjà relégué en National et trois autres clubs descendront avec. On fait le point à l’aube du sprint final.

Oui. L’AJA est leader de Ligue 2 avec 61 pts, soit une faible avance sur Angers (58) et Saint-Étienne (57). Finir dans les deux premiers, et ainsi éviter les barrages pour la montée en L1, ne sera pas chose aisée. Auxerre semblait filer vers le titre avant d’enchaîner deux défaites à Quevilly (4-3) et à Rodez samedi dernier (2-0). Une nouvelle déconvenue face à Laval ce mardi crisperait l’ensemble du club bourguignon.

«On peut dire qu’on est dans le dur, a reconnu l’entraîneur Christophe Pelissier mardi soir. On manque d’intensité. C’est difficile le sprint final, on le sait, sur le plan athlétique et psychologique. Il faut avoir les armes pour se rebeller.» Remonté en L1 il y a deux ans après une décennie en L2, Auxerre avait fait l’ascenseur après une ultime défaite à domicile contre Lens (1-3).

C’est un vrai chemin de croix pour monter en L1 sans finir dans les deux premiers de L2. Pour rappel, les 4e et 5e s’affronteront dans un match couperet. Le vainqueur affrontera le 3e de L2 (Saint-Étienne actuellement). Le vainqueur de ce match défiera le 16e de L1 dans une confrontation aller-retour. Finir dans le top 5 de L2 ne garantit donc rien, mais il donne le droit de rêver. Et ils sont encore très nombreux à avoir ce droit.

Rodez, 5e avec 50 pts, n’a que cinq unités d’avance sur Ajaccio, 11e, et sept sur Bastia, 13e. Pau, Laval, Caen, Guingamp et Grenoble sont parmi les candidats aux barrages. Le club le mieux parti pour vivre ces barrages semble être le Paris FC, 4e avec 52 pts, et qui se déplace mardi chez… Rodez.

Leader de la 6e à la 16e journée, le Stade Lavallois semblait bien parti pour remonter en L1, une première depuis 1989. L’histoire semblait belle pour rendre hommage à Michel Le Milinaire, légendaire entraîneur (1968-1992) décédé le 1er décembre dernier à l’âge de 92 ans. Oui mais voilà, le foot se joue sur le terrain. Il y a eu une défaite sur le fil à dix contre onze face à Quevilly (2-4 le 3 février), des nuls frustrants (Valenciennes, Ajaccio), et ces 4 défaites sur les 5 derniers matches.

Laval est désormais 7e avec neuf points de retard sur Angers, 2e. Ce sera probablement les barrages ou rien. Le coach des Tango, Olivier Frapolli, s’inquiète de la fragilité défensive de son équipe, après les revers contre Annecy (0-3) et Pau (3-0). «Dès mardi, dès le déplacement à Auxerre, il va falloir trouver les mots, trouver la bonne composition, la bonne animation pour se rassurer, et au moins aller chercher un point», a-t-il déblayé.

Probablement pas. Les Girondins, 14es, ont six points d’avance sur Troyes, 17e et premier relégable. Prudence toutefois : Bordeaux vient d’aligner deux défaites contre Bastia (2-3) et à Saint-Étienne (2-1) et n’a gagné qu’un seul de ses sept derniers matches. «Vu comment on joue, les résultats vont venir», a promis l’entraîneur Albert Riera, 41 ans, nommé en octobre dernier après le limogeage de David Guion. Bordeaux a longtemps mené face aux Verts, jusqu’à un doublé tardif d’Irvin Cardona (90e 1, 90e 4) alors que l’ASSE jouait à dix depuis la 73e minute. Le problème, c’est qu’il y a plus d’un problème à Bordeaux, passé tout proche de la montée en L1 l’an dernier, et qui conservait cet objectif cette saison.

Il en est très loin, d’où la colère des supporters. Dans un communiqué paru ce lundi, le groupe des Ultramarines a exprimé sa crainte «pour l’avenir du club». «Depuis trop longtemps, nous avons fait preuve de patience et de fidélité. […] Trop c’est trop : il nous faut voir la réalité en face, les joueurs, le staff et la direction ont abandonné leurs supporters et il est impensable pour nous de le cautionner.» Les Ultramarines appellent tous les supporters «à ne pas assister aux 15 premières minutes» de la réception de Dunkerque mardi. Le club détenu par Gérard Lopez, en proie à des soucis financiers depuis le début de la saison, traverse de nouvelles turbulences.

On l’a dit, Bordeaux n’est pas encore maintenu. Derrière les Girondins (41 pts), la bataille fait rage. Dunkerque (41 pts aussi) est 15e, suivi d’Annecy (39). Puis il y a ceux qui sont virtuellement en National : Troyes (35), Concarneau (35) et Quevilly (33). Valenciennes, lanterne rouge avec 17 pts, est déjà condamné. Au jeu de la forme du moment, l’ESTAC inquiète avec une série de 4 défaites en cours. Concarneau, qui n’a plus gagné depuis 9 matches, ne va pas mieux.

Les dernières journées s’annoncent périlleuses avec, majoritairement, une lutte à distance. Dunkerque jouera toutefois un rôle clé, d’abord ce mardi à Bordeaux, puis lors de la 36e journée avec un déplacement à Quevilly. «Quand on est comme ça, c’est très dur de jouer contre nous», appréciait l’entraîneur Luis Castro après un succès à Amiens samedi dernier (0-1).