Pour la troisième année d’affilée, Montpellier traverse une fin de championnat incertaine, loin de son objectif de vivre une saison sereine parmi les dix premiers. A la peine depuis le mois d’octobre et l’interruption de la rencontre face à Clermont pour un jet de pétard, l’équipe de Michel Der Zakarian a même plongé à la place de barragiste, au plus bas depuis huit ans, après le nul concédé à la Mosson contre Strasbourg (2-2) le 3 mars. Remontée à une précaire 13e place, elle se mêle désormais à un «gruppetto» de sept équipes, de Toulouse à Metz, qui se tiennent en six points.

Passage à vide ou amorce d’un déclin ? Téji Savanier se fond dans la grisaille héraultaise depuis le début mais mène la révolte pour rester en Ligue 1. «On ne va pas se cacher, je fais une moins bonne saison que les précédentes. Malgré mes six buts et six passes décisives, je le sens bien sur le terrain. Je n’ai pas d’explication précise», affirme t-il sur le site du club. Si Savanier, sur la pente de la trentaine (32 ans), rayonne moins, ou par intermittence, il n’abdique pas. A la suite de la défaite frustrante et inquiétante concédée à la Mosson face à Lyon (2-1), l’un des plus anciens joueurs de Montpellier a ainsi sonné la révolte.

Attaché à son club formateur, où il est revenu en 2019, il est sorti de sa discrétion médiatique pour générer la prise de conscience d’un effectif sans cesse renouvelé. «Il reste 13 matches, il nous reste 13 finales», alertait-il mi-février. «On a toujours connu ce club en Ligue 1, il faut le laisser en Ligue 1. On va se battre pour qu’il y soit encore», promettait-il. Pour vivre une 16e saison d’affilée au plus haut niveau, Montpellier compte donc sur son expérimenté meneur de jeu, toujours influent sur la pelouse comme dans le vestiaire. Au cours des six derniers matches, Savanier, à la technique ciselée dans les rues de son quartier, vient de marquer trois buts et réussir deux passes décisives.

Lors de la dernière victoire à Nice (2-1), le stratège héraultais est encore impliqué sur les deux buts grâce à son savoir-faire sur les coups de pied arrêtés. Buteur sur penalty face à la muraille polonaise Marcin Bulka, il est également à l’origine du but contre son camp du défenseur Jean-Clair Todibo. Rassurant pour ses partenaires, Savanier demeure le guide et le garant technique d’une équipe en mal d’efficacité, à l’image de son avant-centre nigérian Akor Adams.

Lié au MHSC jusqu’en 2026, Savanier, sollicité par le passé par de grands clubs européens, se plaît toujours à Montpellier, sa ville natale, et à la cité Gély, quartier gitan de son enfance, où il continue de vivre, loin des canons des stars du ballon rond. Et il veut tout faire pour rester en Ligue 1.