Présent au Groupama Stadium dimanche soir lors du match perdu face à Clermont (1-2), John Textor ne semble pas avoir assisté à la même rencontre que les 44 999 autres spectateurs. À l’issue du match, sa réaction au micro de Prime vidéo avait de quoi laisser pantois : « On a montré trop de qualités par rapport au résultat. Notre équipe est trop bonne, pas à l’endroit où on devrait être. […] Il n’y a pas de risque de relégation, mais on peut avoir une saison médiocre, c’est le risque ». Comme s’il ne réalisait pas la crise que traverse l’Olympique Lyonnais, la pire de son histoire. Rapidement, et sûrement, le président lyonnais perd la confiance de supporters. En cause notamment, son attachement qui semble plus prononcé pour Botafogo, son club brésilien, que pour celui de la ville des Lumières. Malgré la guerre ouverte avec Jean-Michel Aulas, John Textor semble avoir beaucoup de points communs avec l’ancien président lyonnais. Lui aussi adepte de la communication sur ses réseaux sociaux, et surtout omniprésent dans les décisions sportives. Des décisions qui n’ont pour l’instant pas mené au renouveau de l’OL, et qui portent atteinte à son maigre crédit. La nomination d’un directeur sportif, que beaucoup réclament à grands cris, ne semble pas au programme. Seul point positif, il a assisté à la rencontre dimanche soir. Ce n’est pas toujours le cas.
Pour comprendre la gravité de la situation, il faut d’abord jeter un coup d’œil à la situation actuelle. Après neuf journées de championnat, Lyon compte trois nuls et six défaites en neuf matches. 0,3 point par match en moyenne, et la bagatelle de trois unités au compteur. Soit le pire début de saison de l’histoire de l’OL. Avant-dernière attaque et avant-dernière défense, l’équipe peine à se montrer décisif dans les deux surfaces. Et pour comprendre l’ampleur du problème, il convient de s’intéresser aux précédents clubs comptabilisant un tel nombre de points après neuf journées. Sur 17 équipes ayant vécu une situation similaire, seules 3 sont parvenues à se maintenir. Une statistique d’autant plus inquiétante que cet exercice 2023-2024 se dispute dans un championnat avec deux équipes en moins, et donc 34 matches au lieu de 38. Pas franchement rassurant pour les Gones.
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Après la défaite face à Clermont, l’ancien capitaine, Maxime Gonalon, a pointé du doigt un problème de mentalité chez ses anciens partenaires. Désormais habitué à lutter pour le maintien avec le club Auvergnat, celui qui a disputé 335 matches avec l’Olympique Lyonnais s’est d’abord montré peiné par la situation : « C’est difficile, je suis obligé de parler avec le cœur. J’ai joué un nombre de matches important (343 avec l’OL). La situation est compliquée, presque pas envisageable. Jamais je n’aurais pensé une minute que le club en soit là aujourd’hui (au micro de Prime Vidéo) ». Avant de mettre en avant un état d’esprit pas adapté pour les épreuves à venir : « il faut avoir conscience que ce sera difficile. Nous, on sait qu’on joue le maintien. Eux doivent le comprendre. Il faut faire un switch. Il faut qu’ils s’accrochent ». Et cela s’annonce comme un réel problème pour l’OL. Des joueurs comme Lacazette et Tolisso, habitués à jouer au plus haut niveau dans des championnats étrangers, ne s’attendaient pas à se retrouver dans les tréfonds de la Ligue 1. L’effectif actuel n’est pas taillé pour faire face à la « mission maintien », et ce fameux « switch » dont parle Gonalons ne semble pas avoir eu lieu. Il ne faudra pas trop tarder pour éviter le pire.
Après le match face à Clermont, Textor a annoncé attendre le mercato hivernal « avec impatience ». Comme si cette fenêtre du marché des transferts permettrait de résoudre tous les maux lyonnais. Mais les supporters du club septuple champion de France seraient bien avisés de ne pas s’emballer. Pour commencer, les sanctions prononcées par la DNCG cet été n’ont pas encore été levées. Rien n’assure que le club puisse dépenser comme il l’entend. Mais surtout, il convient d’être lucide. Quel joueur apportant une réelle plus-value à l’effectif voudra rejoindre un club dernier de Ligue 1, où l’ambiance dans le vestiaire semble bien morose ? Un scénario qui se répète depuis de longues années entre Rhône et Saône se profile. Le club va devoir proposer des salaires mirobolants et sortir le carnet de chèques pour s’offrir des joueurs probablement moyens. Cela pourrait certes aider l’équipe, mais il n’est pas certain que le salut lyonnais passe par là.