Face aux Dogues, le numéro 3 de Brest aura fort à faire au marquage de Jonathan David, le meilleur buteur européen depuis le début de l’année 2024 avec 14 réalisations, comme Kylian Mbappé, mais ce dernier a marqué deux penalties. Un défi à la hauteur de l’un des garants de la solidité finistérienne, devenu incontournable au poste d’axial gauche de la défense brestoise cette saison, après avoir été utilisé comme latéral une bonne partie de la saison dernière.
Brassier, qui a fêté sa 100e en Ligue 1 contre Lens le week-end dernier, a été titularisé à 22 reprises et n’a manqué que 3 matches, tous pour suspension. Surtout, quand il était là, ses prestations ont grandement contribué aux résultats exceptionnels des Bretons. «Il a joué tous les matches et s’il joue tout le temps, c’est qu’il est performant. Et on a l’impression qu’il progresse à chaque sortie avec en point d’orgue son match à Nice (0-0) où il a été très performant dans son duel face à Moffi», soulignait son entraîneur Eric Roy au début du mois d’octobre.
Prêté par le Stade Rennais en octobre 2020, puis acheté en juillet 2021, le natif d’Argenteuil, en région parisienne, a pourtant mis du temps à se faire une place dans l’effectif brestois. Mais à 24 ans, il exprime enfin toute l’étendue de son potentiel, avec une régularité impressionnante dans la performance. «ll a fallu lui faire prendre conscience de certaines choses, notamment de sa qualité de défenseur, de sa qualité athlétique. Devoir plus s’investir dans le match en étant plus patron, parler plus, ce qu’il fait beaucoup aujourd’hui, même à l’entraînement (…) Il devient maintenant un véritable leader, un véritable pilier», expliquait aussi Roy dans un entretien à Ouest-France en août 2023. Une évolution rendue possible par le travail de l’intéressé, sur l’aspect tactique d’abord. «C’est sur la compréhension du jeu que j’ai le plus progressé, la façon de défendre selon les situations. Savoir quel appel va faire un attaquant dans les moments clés», expliquait le gaucher à Ouest-France en avril dernier.
Mais aussi sur le plan mental, avec un spécialiste. «Cela m’a beaucoup aidé. J’ai pu prendre du recul sur ma frustration, mon incompréhension, du jeu, ou même de certains choix. Le but était de réussir à s’affirmer sur le terrain, mais aussi lors des entraînements, de se mettre plus en avant, de s’ouvrir tout simplement», disait-il dans ce même entretien à Ouest-France.
Des efforts qui portent leurs fruits cette saison au point que le défenseur a suscité la convoitise lors du dernier mercato. Monaco a même fait une offre supérieure à 10 millions d’euros, refusée par les dirigeants brestois qui ont souhaité retenir leur joueur jusqu’à l’été, alors que Porto et l’AC Milan surveillent aussi le défenseur sous contrat jusqu’en juin 2025. Pas de quoi perturber la sérénité de l’international U20, toujours aussi fiable depuis le début de l’année civile.
Sa seule fausse note à eu lieu contre le PSG, début février en 8es de finale de Coupe de France, lorsqu’il a été expulsé pour une grossière semelle sur Kylian Mbappé. «Il apprend, il reste un jeune défenseur central avec beaucoup d’avenir et de qualités mais il continue d’apprendre à tous les matchs», avait dédramatisé Eric Roy. Parmi ses axes de progression, Lilian Brassier a notamment identifié son apport offensif.
«Je souhaiterais améliorer mes statistiques. Les autres saisons, j’étais à un but et une passe décisive, mais l’année dernière j’ai floppé (rires). C’est clair que j’aimerais marquer plus», avait-il glissé cet été. Son compteur est pour l’instant toujours bloqué à un but, inscrit au Havre lors de la deuxième journée de L1, mais il lui reste neuf matches pour faire mieux. Jonathan David et les Lillois sont prévenus.