L’audience s’est déroulée par vidéo-conférence depuis un tribunal de Madrid, où s’est rendu jeudi matin l’attaquant, vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon sombre, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.
Il est reparti après son témoignage, à huis clos, sans dire un mot à la presse qui l’attendait devant le tribunal.
Selon des médias locaux, Vinicius a expliqué à la juge s’être senti «offensé» par les insultes qu’il a reçues ce jour-là au stade. Il a répété que les insultes portaient «sur sa couleur de peau», ajoutent les médias locaux.
L’attaquant merengue, régulièrement ciblé dans les stades de foot, avait affirmé avoir été insulté par le public le 21 mai, au stade de Mestalla, à Valence, lors de cette rencontre perdue 1-0 par le Real.
Vers de la 70e minute de jeu, il avait pointé du doigt un supporter, puis des joueurs étaient allés rapporter les faits à l’arbitre. Vinicius disait avoir été qualifié de «singe» par des supporteurs adverses.
L’entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, avait indiqué avoir entendu le cri «mono» (singe en espagnol, ce qui avait amené l’arbitre à «ouvrir le protocole racisme», selon l’Italien.
«Ce n’était pas la première fois, ni la deuxième ni la troisième. Le racisme est normal en Liga», avait réagi après le match sur Instagram le joueur brésilien de 23 ans.
«Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd’hui aux racistes», continuait-il, disant être «fort» et voulant combattre «les racistes jusqu’au bout».
Le lendemain, un tribunal de Valence ouvrait une enquête pour «délit de haine» après des plaintes déposées par le parquet de la Liga.
Trois jeunes gens ont été arrêtés, soupçonnés d’être les auteurs des insultes. Ces derniers ont reconnu les faits mais nié toute intention haineuse ou raciste à l’encontre du joueur.
L’un d’entre eux avait directement été désigné par le joueur dans le stade. Les deux autres ont été identifiés grâce aux images de vidéosurveillance.