«L’outil est magnifique et l’ambiance, au rendez-vous», promet Philippe Montanier. Au-delà du fait qu’ils feront face à une équipe gonflée à bloc, sans doute encore plus agressive qu’à l’aller, les joueurs parisiens vont se frotter à Anoeta ce mardi (21h), en 8es de finale retour de Ligue des champions. Un stade bien connu des amateurs de rugby d’ailleurs, inauguré en 1993 pour succéder au vieillissant Atocha, et qui pouvait initialement accueillir un peu plus de 32.000 spectateurs. L’ambiance y était déjà chaude et propre au Pays basque. Un souci toutefois : «A mon époque, il y avait encore cette piste d’athlétisme qui cassait un peu l’ambiance et enlevait de la chaleur à une enceinte qui n’en manquait pas dans les tribunes», raconte Montanier, coach de la Real Sociedad entre 2011 et 2013. Piste d’athlétisme qui a disparu lors du lifting opéré entre 2017 et 2019. Une idée évoquée dès le début des années 2000 mais qui n’a été officiellement adoptée qu’en 2015.
Une décision dans laquelle Antoine Griezmann n’est pas pour rien. «L’argent de son transfert a notamment servi à ça, du concret, des investissements dans la pierre et une évolution certaine du stade. Aujourd’hui, Anoeta est une vraie enceinte de foot», explique Philippe Montanier. Formé à la Real, l’attaquant international tricolore était passé à l’Atlético en 2014 pour un montant estimé à 30 M€. Or, c’est le club qui a financé la majeure partie des travaux pour cette enceinte qui accueille des concerts ou des matches de rugby. L’UEFA y avait aussi organisé le «Final 8» de la Ligue des champions féminine, en 2020, quand les messieurs, dont le PSG, finaliste, avaient joué à Lisbonne.
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«Le club a beaucoup évolué depuis mon passage, le stade a été refait. À mon époque, il y avait une piste d’athlétisme autour du terrain, c’est toujours différent en termes d’ambiance, souvient Lionel Potillon, passé par le PSG (2001-03) et la Real (2003-04). Aujourd’hui, il n’y a plus cette piste, les supporters sont donc plus près de la pelouse.» Et leur soutien n’en est que plus puissant pour les joueurs de la Real Sociedad. «Il y a un attachement au club, au territoire considérables. J’ai encore récemment vu une statistique selon laquelle 7% de la population du Guipuzcoa, la région basque où se situe San Sebastian, se retrouve au stade. C’est considérable ! Ils sont très attachés au club. Et comme c’est, en plus, une région très sportive, ils sont à fond derrière leur équipe», prévient Potillon. «J’y suis retourné il y a peu, et ce n’est plus du tout pareil aujourd’hui, c’est beaucoup plus chaud qu’à mon époque. Le PSG va découvrir un vrai chaudron», promet Philippe Montanier.
Les Parisiens sont prévenus. «Ce sera sans doute compliqué à cause du niveau de la Real, l’ambiance, le coach… Mais on rêve de vivre ces moments», glisse Luis Enrique. Charge à lui d’éviter que le rêve se transforme en cauchemar.