HAUTS
Dillyn Leyds d’un côté, Nathan Bollengier de l’autre. Les deux hommes, chacun sur leurs ailes, ont fait vivre un cauchemar à leurs adversaires du soir. Le premier a d’abord signé ce qui pourrait être considéré comme une passe décisive, d’un sublime coup de pied de recentrage qui a mené au deuxième essai de son équipe. Il a ensuite marqué au retour des vestiaires, en mystifiant Capuozzo d’un crochet dévastateur. Le second, formé au club et âgé de seulement 19 ans a probablement dû réaliser un rêve. Dans un Marcel-Deflandre à guichets fermés, il a fréquemment apporté le danger dans le camp adverse par ses courses tranchantes. Et a fini par se montrer décisif en interceptant une passe de Germain, terminant dans l’en-but. L’avenir lui semble promis.
On avait laissé le capitaine rochelais épuisé après la Coupe du monde, lessivé physiquement et mentalement. Depuis, le troisième ligne tricolore a pris le temps de se régénérer, adoptant pour l’occasion un bronzage de circonstance. Face aux Haut-Garonnais, il a donc refoulé les terrains avec la tunique rochelaise pour la première fois depuis la finale de championnat perdue face aux mêmes Toulousains. À la 54ème minute, Marcel Deflandre a donc vu sa belle soirée un peu plus magnifiée par l’apparition de son capitaine, dont le nom a ensuite été longuement scandé. Grégory a ensuite fait du Alldritt, parcourant 27 mètres ballon en main grâce à ses charges puissantes. Son retour aux affaires devrait faire le plus grand bien aux siens.
Samedi soir, certains se sont peut-être posé des questions sur le réel poste du numéro huit Rochelais. Le joueur de 23 ans a, évidemment, parfaitement réalisé ses tâches attitrées, captant un nombre de ballons incalculables en touche et parcourant 43 mètres ballon en main. Mais a été également l’auteur d’une percée en filou à l’image d’un demi de mêlée, en fonçant côté fermé avant de feinter la passe. Ou d’un ailier, en accélérant le long de la ligne de touche avant l’essai refusé à Botia. Son aisance ballon en main pour un bonhomme de – tout de même ! – 1 mètre 90 pour 100 kilos est impressionnante, et sa polyvalence un art qu’il semble savamment cultiver.
flops
En alignant Capuozzo, Chocobares ou encore Guitoune, le staff toulousain savait ne pas faire confiance à ses habituels titulaires. Mais probablement n’avait-il pas imaginé cette disette offensive vécue par les Haut-garonnais tout au long de la partie… La ligne de trois-quarts toulousaine n’a, ce soir, pas fait honneur à l’adage «jeu de mains, jeu de Toulousains» qu’elle a décidé de laisser à son adversaire. Symbole de ce manque de tranchant, l’habituel feu follet italien Ange Capuozzo, qui n’a parcouru que quatorze mètres ballon en main, quand son adversaire direct Bollengier en a gagné 82.
Mauvaka, Dupont, Baille, Flament, Aldegheri, Cros, Ramos, Arnold… Voici une liste, non exhaustive, des joueurs toulousains laissés au repos par Ugo Mola, pour un choc du championnat. En tentant ces expérimentations samedi soir, le manager du club de la ville Rose a sciemment donné un clair avantage aux Rochelais sur d’autres clubs qui affronteront l’armada toulousaine au complet. À titre d’exemple, quand les locaux ont reconduit neuf des quinze joueurs qui avaient disputé la finale de Top 14 en juin dernier, les visiteurs n’en comptaient qu’un seul (Chocobares). Un choix qui questionne d’autant plus que Toulouse n’est pas aussi dominateur que l’année dernière, puisqu’il occupe la septième place du Top 14.
À défaut de la pluie, ce sont les cartons qui ont plu sur la pelouse du Stade Rochelais. Que ce soit pour accumulation de fautes ou gestes dangereux, ils ont été trois Toulousains à faire un passage au «frigo». Brennan, Faasalele et Mallia ont ainsi laissé leurs coéquipiers à quatorze. Quant à Lavault, il est, lui, devenu le troisième Rochelais à être exclu cette saison, en signant une charge à l’épaule sur le visage d’un Toulousain. Avec Thomas et Danty, le club maritime est donc l’équipe qui a vu le plus de ses joueurs rougir écoper d’un rouge depuis le début de saison.