COUPS DE CŒUR

2023, c’est l’année Victor Wembanyama. Sur toutes les lèvres, dans toutes les têtes. Le géant (2,24m) a d’abord marché sur le championnat de France, trustant tous les titres individuels avant de hisser les Mets 92 jusqu’en finale contre l’invincible armada monégasque. Après Nanterre, l’Asvel et Boulogne-Levallois, il était déjà temps de traverser l’Atlantique et de rallier la NBA pour «Wemby», premier choix de la Draft le plus attendu depuis LeBron James. Et le prodige français de 19 ans n’a pas déçu depuis son arrivée dans la ligue nord-américaine, même si «ses» Spurs naviguent dans les bas-fonds du classement après une série de 18 revers de rang, la plus longue de l’histoire aux cinq titres (1999, 2003, 2005, 2007, 2014). L’avenir lui appartient. Vivement les Jeux olympiques de Paris…

Denver, première ! Emmenés par un Nikola Jokic au sommet de son art, les Nuggets ont successivement écarté Minnesota, Phoenix et les Lakers pour se hisser en finale, une première dans l’histoire de la franchise. Grands favoris face à la surprise Miami, ils n’ont pas flanché pour empocher le titre, un sacre en forme d’éloge de la patience. Denver a pris son temps, construisant patiemment autour de Jokic et du coach Mike Malone, arrivés en 2015 dans les Rocheuse, et Jamal Murray, drafté en 2016. Formule gagnante, loin de l’ère des Superteams bâties à coups de dollars et de trades spectaculaires. Comme les «Pépites» du Colorado repartent avec la même base de joueurs en 2023-24, et notamment le même cinq majeur, rien ne les interdit de rêver au doublé, même si la concurrence est rude. «Nous ne nous contentons pas d’un titre, nous en voulons plus !», s’est exclamé coach Malone. Chiche ?

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Avec 38.387 points, Kareem Abdul-Jabbar avait mis la barre très haut. L’ancienne star des Lakers et de Milwaukee détenait en effet le record de points en NBA depuis les années 80. Intouchable. Du moins le croyait-on. Le 7 janvier dernier, LeBron James grimpait tout en haut de la hiérarchie. Monstre de longévité, monstre tout court, le «King» ne s’est pourtant jamais vu comme un scoreur. Quadruple MVP et quadruple champion NBA, il laissera indéniablement une trace indélébile dans l’histoire de la Ligue nord- américaine. Celui qui battra ce record n’est peut-être pas encore né. D’autant que ce n’est pas fini : «LBJ», qui est toujours l’un des meilleurs joueurs de l’Association à… 39 ans, va probablement devenir le premier joueur à casser la barre des 40.000 points en saison régulière. Géant. À noter que James a remporté la première NBA Cup il y a quelques semaines avec «ses» Lakers.

L’AS Monaco a encore franchi une étape. Si elle ne doit pas être galvaudée, l’obtention du titre de champion de France était attendue. Il y a un tel écart avec le reste de la concurrence en championnat… C’est donc surtout en Euroligue que les joueurs de Sasa Obradovic étaient attendus, eux qui avaient été éliminés au bout du suspense en quarts de finale la saison précédente. Cette fois, ils ont passé ce cap pour se hisser en demies et finalement sur la troisième marche du podium. On n’avait plus vu un club de Pro A se hisser au Final Four de la plus prestigieuse compétition européenne depuis l’Asvel en 1997 ! Performance majuscule pour Mike James et compagnie, même si le 27-2 encaissé face à l’Olympiakos en demies, dans le troisième quart, laisse évidemment des regrets… Partie remise ?

On attendait l’ogre américain, les vice-champions olympiques et d’Europe français ou la Slovénie de Luka Doncic. C’est finalement l’Allemagne qui a décroché la timbale à la Coupe du monde, l’été dernier. Mais les champions des cœurs étaient lettons. Privée de plusieurs joueurs majeurs, dont Kristaps Porzingis, la sélection de Luca Banchi s’est appuyée sur un jeu collectif brillant et léché afin de déjouer tous les pronostics et se hisser en quarts, avec le brillant Arturs Zagars (23 ans) en révélation. La France, l’Espagne et le Brésil, écartés en phase de poules, ont payé pour voir. Vent de fraîcheur.

Sans surprise, Tony Parker a fait son entrée au Hall of Fame cette année. Une première pour un Français. Quadruple champion NBA avec les Spurs (2003, 2005, 2007, 2014), «TP», oublié de la liste des 75 meilleurs joueurs de l’histoire, fait à tout jamais partie des légendes de la ligue nord-américaine, en plus d’être considéré comme le meilleur joueur Français et de faire partie des gloires du club de San Antonio, où son maillot est retiré. M. Parker.

COUPS DE GRIFFE

«C’est un échec. Il faudrait être fou pour dire le contraire…» Et Vincent Collet a oublié d’être fou. C’est toutefois plus qu’un échec que l’équipe de France a vécu à la Coupe du monde. Médaillés lors des trois précédentes compétitions internationales, dont l’argent aux JO et à l’Euro, les Bleus ont pris le bouillon face au Canada avant d’être surpris par la Lettonie. Cités parmi les favoris de la compétition, ils prenaient la porte dès le premier tour. Physique, mental, construction d’équipe… Rien à sauver. Le plus grand fiasco de l’histoire du basket français. Inquiétant avant les JO ?

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Comment se tirer une balle dans le pied ? Souhaitant disposer de l’effectif le plus tôt possible, la FFBB a refusé de voir Marine Johannes faire un aller-retour par les États-Unis et sa franchise en WNBA entre la fin de sa saison à l’Asvel et l’Euro féminin. Et ladite Johannes n’a pas souhaité faire de compromis non plus. Dialogue de sourd qui a abouti par sa mise à l’écart. Un gâchis. Au final, les Bleues ont décroché le bronze à l’Euro, elles qui ne visaient que l’or après cinq défaites en finale. Bonne nouvelle ? Marine Johannes sera de retour pour les JO de Paris, elle qui aurait mérité un coup de cœur pour son passage avec le New York Liberty et ses performances en finale WNBA. Certes, sa franchise s’est inclinée, mais la Normande a séduit son monde outre-Atlantique, y compris LeBron James. La classe.

En termes de structures, pas de souci. L’Asvel dispose d’une licence A en Euroligue et a inauguré en novembre sa nouvelle salle. Sur le terrain, ce n’est pas la même histoire… Écartée en demi-finales des play-offs par les Mets de Wembanyama et bons derniers de l’Euroligue la saison dernière, la Green Team est repartie sur les mêmes bases en 2023-24 sur la scène européenne. Avec Monaco un cran au-dessus et le Paris Basketball qui continue de grandir, Lyon-Villeurbanne a tout intérêt à trouver des solutions, et vite. TJ Parker a payé les pots cassés. Il a été remplacé par le bouillant coach italien Gianmarco Pozzecco. Ce dernier ne peut toutefois pas faire de miracle…

Il n’y a pas eu de miracle pour Team USA. Face au désintérêt des meilleurs joueurs de la NBA, comme souvent à la Coupe du monde lors des dernières éditions, Steve Kerr a monté une équipe jeune, inexpérimentée au niveau international et manquant de talent pour viser l’or à Manille. Un coup pour rien, avec cette sortie de piste en demies face à l’Allemagne, future championne du monde. C’est un tour de plus qu’en 2019, et cette élimination face à la France… Un flop tout de même. LeBron James, Kevin Durant et Stephen Curry ont déjà fait part de leur volonté de participer aux JO 2024. Team USA n’aura pas le même visage en France, c’est clair… C’est l’artillerie lourde qui devrait débarquer à Lille et Paris pour les prochains Jeux.

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Depuis 2016, Joel Embiid flirtait avec l’équipe de France. Assez pour obtenir la nationalité française en 2022. Finalement, on n’a vu le Camerounais ni à l’Euro 2022, ni à la Coupe du monde 2023. Ici pour cause de blessure, là de mariage. On ne le verra pas non plus aux JO. Quoique, si, mais avec la tunique… américaine. Le pivot camerounais avait en effet la possibilité de défendre les couleurs de Team USA. C’est celle qu’il a privilégiée. Quelle perte de temps… Évidemment, sans l’appui de la fédération française de basket (FFBB), le MVP de la NBA en 2023 n’aurait jamais obtenu le passeport français, lui qui n’a aucun lien naturel avec la France. Il a bien mené sa barque. À noter que le «patriote» Embiid pourrait très bien croiser la route de son Cameroun natale aux JO. En tout cas, les Camerounais seront au TQO.

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C’est l’image choc de cette fin d’année. Déjà en danger sur le plan sportif, les joueurs de Gravelines-Dunkerque sont sans domicile fixe après l’incendie qui a ravagé leur salle, Sportica. Un drame pour le club nordiste et toute la ville. Tout porte à croire que les causes du carnage sont accidentelles. N’empêche, le BCM est dans une situation terrible, sans équipement, sans salle. C’est la survie des Maritime qui sera en jeu, pas seulement leur place dans l’élite.