COUPS DE CŒUR
Avec son frère Alexis, Félix Lebrun représente l’avenir du tennis de table français. Mais personne ne s’attendait à ce que ce jeune homme de 17 ans perce aussi rapidement, lors d’une saison 2023 exceptionnelle pour lui entre son titre aux Jeux européens et sa victoire lors du tournoi WTT d’Antalya (sans oublier des demi-finales à Francfort, Goa ou encore Lanzhou). À tel point qu’il est devenu le troisième plus jeune joueur de l’histoire du tennis de table à intégrer le Top 10 mondial derrière le Japonais Harimoto Tomokazu (14 ans, 10 mois et 4 jours) et le Chinois Fan Zhendong (16 ans, 5 mois et 9 jours). Le tout en faisant la plus belle promotion de son sport avec des points spectaculaires, qui régalent les amateurs sur les réseaux sociaux, dans son style si particulier d’une prise de la raquette en porte-plume. À sept mois des Jeux, Félix Lebrun s’impose comme un médaillable possible à Paris. Ce qui en dit beaucoup sur l’excellence de sa performance.
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En dépit d’un palmarès exceptionnel depuis vingt ans et leur premier titre mondial conquis en 2003, les handballeuses françaises récoltaient de nombreux lauriers, mais aussi un nombre certain de critiques sur la qualité de leur jeu offensif. Impressionnantes sur le plan défensif, elles pouvaient agacer ou frustrer même leurs plus fidèles supporters par quelques pertes de balle et autres tirs ratés d’apparence extrêmement simple. Un constat qui n’est plus valable aujourd’hui, tant le troisième titre mondial qu’elles ont décroché le 17 décembre face à la Norvège (31-28) ne souffre d’aucune contestation, ni d’aucun bémol. Toujours très solides, les Bleues ont également affiché un visage très enthousiasmant, beaucoup plus précis et juste qu’auparavant. Les 37 buts infligés à la Suède en demies et les 20 enquillés en une période face à la Norvège en finale sont là pour en attester. Si bien que si on les aimait avant, dorénavant, on les adore.
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À Glasgow, lors des premiers championnats du monde XXL réunissant les 13 disciplines du vélo, la Rémoise a conservé son titre de championne du monde de VTT short track, avant de s’imposer dans le VTT cross-country, les 14e et 15e titres mondiaux de l’insatiable collectionneuse. Maudite sur les JO (26e à Londres en 2012, contrainte à l’abandon à Rio de Janeiro en 2016, 10e à Tokyo en 2021), Pauline Ferrand Prévot (31 ans) va s’appliquer à courir après le seul titre qui manque à son vertigineux palmarès. Elle qui après 2024, pourrait se lancer le défi de retrouver la route pour participer au Tour de France féminin…
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Un redoutable compétiteur au visage d’ange. Le Toulousain s’est inscrit comme le nageur majeur des Mondiaux de Fukuoka, en remportant le 400 m 4 nages (en privant Michael Phelps de son dernier record du monde), le 200 m papillon et le 200 m 4 nages. Pour porter, à 21 ans, son total à cinq titres mondiaux, soit le record de la natation française (devant Camille Lacourt 4, Laure Manaudou 3 et Florent Manaudou 2…). Léon Marchand s’annonce pour les Jeux olympiques de paris 2024 comme le porte-drapeau d’une ambitieuse équipe de France.
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COUPS DE GRIFFE
Certes, le judo représente aujourd’hui le sport phare dans l’univers olympique hexagonal. Brillante à Tokyo avec 8 podiums (deux médailles d’or, trois en argent et trois en bronze), la discipline continue de briller – 7 médailles décrochées lors des Championnats du monde cette année –, en particulier chez les femmes où, dans quasiment chaque catégorie, deux Françaises figurent dans le Top 10 mondial, pour ne pas dire dans le Top 5. Une abondance de biens qui laisse rêveur à sept mois des Jeux olympiques sur le plan sportif. Mais qui engendre de fortes fritures sur la ligne entre athlètes et fédération. À l’image du récent psychodrame Julia Tolofua qui a vu ses rêves de Paris 2024 s’envoler dès l’annonce d’une première sélection en novembre, alors même que rien ne poussait la Fédération à se prononcer si vite entre elle et Romane Dicko. Une colère exprimée avec émotion par la vice-championne du monde, qui n’est pas la seule à se plaindre des méthodes et du manque de considération de leurs dirigeants.
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Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant. Voici le nom des quatre relayeurs français en 400m qui ont décroché la médaille d’argent lors des Championnats du monde organisés en 2023 à Budapest. Podium qui se trouve être le… seul de la France sur cette compétition. Habituel sauveur de la nation lors des dernières éditions, Kevin Mayer, après un 100m en 10 »79 et un meilleur saut à 7,25m à la longueur – des performances éloignées de ses standards habituels -, a dû se résoudre à abandonner en décathlon et soudain, l’arbre ne cacha plus la forêt. Désertique. À moins d’un an des Jeux à Paris, le constat est catastrophique. Alors que l’athlétisme, le sport roi de l’olympisme, distribue les médailles à foison, la France ne peut guère rêver à plus de trois ou quatre podiums, si tous les astres s’alignent comme il faut. Le résultat d’un assoupissement coupable depuis une quinzaine d’années, comme si certains, bercés par la réussite inespérée des Jeux de Rio en 2016 (6 médailles), avaient oublié l’exigence que requiert le sport de haut niveau.
En 2022, répétition grandeur nature des Jeux olympiques, l’équipe de France avait fait du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, un théâtre de fête (7 médailles, dont 3 titres). Un an plus loin, à Glasgow, les Bleus n’ont pas décroché le moindre titre : 5 médailles, 2 d’argent avec Valentine Fortin (Elimination) et Benjamin Thomas (Omnium) et 3 de bronze avec la vitesse par équipes masculine, la poursuite par équipes féminine et l’Américaine féminine pour dégringoler au tableau des médailles (12e). Inquiétant. A domicile, sur sa piste, l’équipe de France aura à cœur de rebondir.