L’ancien chef de la Fédération hongroise de natation, l’homme d’affaires Tamas Gyarfas, a été condamné jeudi à sept ans de prison pour avoir commandité l’assassinat d’un entrepreneur rival en 1998.
L’accusé de 74 ans a été reconnu coupable «d’incitation à un meurtre avec préméditation» par le tribunal régional de Budapest, qui a rendu son verdict sous haute sécurité.
Celui qui a aussi été vice-président de la Fédération internationale de natation (Fina) entre 2013 et 2017 avait affirmé lors des débats l’an dernier n’avoir «rien à voir» avec cette affaire qui a «ruiné sa vie».
Les faits remontent au 11 février 1998: Janos Fenyo, un magnat des médias concurrent, avait été abattu d’une rafale d’arme automatique alors qu’il était arrêté à un feu rouge en plein centre de Budapest.
Le tireur, un Slovaque, avait été condamné à la perpétuité en 2012 et ce n’est que six ans plus tard que Gyarfas avait été arrêté et placé sous strict contrôle judiciaire dans le cadre de cette affaire qui avait choqué le pays d’Europe centrale.
Selon le parquet, «un différend commercial, une lutte pour le pouvoir et, par conséquent, un conflit personnel intense» s’était développé entre les deux hommes.
Tout-puissant patron de la fédération hongroise (MUSZ) pendant 23 ans, Gyarfas avait missionné dès septembre 1997 un premier tueur à gages, qui avait fait défection. Il en avait donc engagé un deuxième, Tamas Portik, qui avait finalement organisé le crime, relatent les procureurs dans l’acte d’accusation.
Ce dernier, déjà emprisonné pour d’autres délits, a écopé d’une peine de prison à vie avec une possibilité de libération conditionnelle dans 20 ans.
Nommé à la tête de la MUSZ en 1993, Tamas Gyarfas, un ancien journaliste sportif, avait été contraint à la démission en novembre 2016, après avoir notamment été mis en cause par la championne olympique Katinka Hosszu pour son style de gestion autoritaire, de mauvaises conditions d’entraînement et le non-paiement de primes.