La flamme olympique, à peine arrivée en terre française, a été portée par trois relayeurs : le nageur Florent Manaudou, puis l’athlète Nantenin Keita et enfin … le rappeur JUL. Les rumeurs les plus folles couraient sur l’identité du dernier porteur. Certains imaginaient même Zinédine Zidane, le footballeur, encapuchonné et dévoilant son identité en dernière minute. Finalement, c’est bien l’emblématique chanteur marseillais Julien Mari, dit «le J». Il était vêtu de la tenue blanche comme celle de tous les relayeurs, mais portait une casquette blanche à l’envers. Visiblement ravi d’être présent pour cette cérémonie, il a ensuite allumé la vasque, qui a accueilli le feu.

Le rappeur a ensuite interprété son titre «la faille», après qu’une journaliste s’est égosillée, devant la foule réunie sur le Vieux-Port et Emmanuel Macron, le président de la République. Cependant, bien qu’il soit marseillais, son choix comme porteur n’a pas été au goût de tous. Rançon, certes, de la gloire. Les paroles de ses chansons ont été ciblées comme incarnant une culture violente et marginale des banlieues françaises.

D’abord sa valorisation de la drogue : «J’cache la beuh (surnom de la drogue, NDLR) avant la douane, en fumette Les yeux fermés, avant la douane Ils te fouillent, te mettent à poil Y a rien là, tu peux fouiller Le pochon est caché dans les cheveux», peut-on entendre dans son titre Avant la douane. «C’est donc ce comportement que la France glorifie et souhaite partager», grince un internaute. «Avec Jul pour allumer la flamme olympique, ils ont confirmé ce que l’on pressentait déjà, la nouvelle culture sera celle des cités. Comme pour l’école, un immense nivellement par le bas…», ajoute un autre.

«Sort le cross volé, cabre même si la roue est voilée, pétard en billet violet, te déshabille pas j’vais t’violer», chante-t-il également dans son titre Sort le cross volé. «À l’heure où le mouvement

«Un grand sportif médaillé platine comparé à Zinédine Zidane simple petit champion de Monde et apparemment pas assez représentatif de Marseille … capitale de la mode Wesh Ça me rappelle VRAIMENT qu’il faudra aller voter le 9 juin !!!!», rugit une nouvelle internaute.

En 2020, il publie, avec d’autres rappeurs, le titre Bande organisée. Il est visionné plus de sept millions de fois en moins de quatre jours, et est certifié disque d’or deux semaines après sa sortie. Parmi les paroles qui ont fait polémique pour leur vulgarité : «nique ta mère sur la Canebière, nique tes morts sur le vieux port». «Reprise à l’unisson même en tribune officielle», déplore une cybernaute.

«Le J c’est le S. La flamme est arrivée», a commenté Gabriel Attal, le premier ministre. Cette phrase, fréquemment utilisée par les jeunes, signifie «Jules c’est la famille». En effet, le «J» est l’initiale de Jul. Le S, lui, est utilisé pour parler du «sang», un grand classique utilisé chez les jeunes signifiant que deux personnes sont de «la même veine», ou encore «de la même famille». L’utilisation de ce langage a été vivement critiqué sur X, comme abaissant la fonction. «Ils sont grincheux!», a répondu lapidairement, Benoît Payan, le maire socialiste de Marseille, à propos des critiques.