Gabriella Papadakis a pris du recul sur sa carrière de sportive. Éloignée des compétitions depuis son sacre aux championnats du monde 2022, la patineuse est revenue – dans un long entretien accordé à France Info Sport – sur le climat «malsain» installé – lorsqu’elle était encore une enfant – dans le patinage artistique. Notamment lors des déplacements.

«Il y a certaines choses que je n’ai pas envie d’évoquer, mais, par exemple, tout ce qu’il s’est passé ces dernières années avec l’affaire Sarah Abitbol …» confie-t-elle. «Même si ensuite, cela a été merveilleux. Ça m’a permis également de sortir du déni. D’un coup, je me suis dit : Ah ouais, en fait, c’était un climat. C’était tellement normalisé que je ne m’en rendais pas compte. En fait, petit à petit, tu grandis, le temps passe, et tu entends des histoires comme ça. Tu te dis que ce n’est pas si normal que ça, finalement. Et peut-être que j’ai plus de séquelles que ce que je pensais»

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«Ce ne sont pas des actes isolés, ni des personnes isolées», ajoute-t-elle ensuite, pour appuyer son propos et son ressenti. «C’est un climat. Moi, par exemple, quand je partais en tournée, j’avais entre 16 et 18 ans. On partait en tournée avec Gilles Beyer (qui a été accusé de viol par Sarah Abitbol) quoi ! Qui était bourré, qui nous faisait des commentaires toute la journée et qui rentrait dans les vestiaires quand on se changeait. On en riait parce qu’on ne savait pas quoi faire. Il n’y avait pas d’autres issues. Tout le monde trouvait ça normal, et tout le monde faisait comme si c’était normal. Donc oui, c’est un climat. Une autre fois, par exemple, et je ne sais même pas si j’étais majeure, un commentateur de la télé (m’a) dit qu’il voudrait être au lit avec moi, puis fait d’autres commentaires comme ça, sur mon corps. Ce qui me fait le plus de mal, ce ne sont pas les actes en eux-mêmes, mais la façon dont c’est normalisé.»

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