Envoyé spécial à Athènes
Totalement nul pour le grand public. En ce qui concerne Deschamps et ses joueurs, jamais rassasiés à l’image de leurs devanciers de 2000 qui profitaient de chacune de leur sortie pour afficher leur talent et tester leur cote de popularité tels des stars de rock, il y a toujours des «carottes» à aller chercher. Même si la sélection française est qualifiée pour l’Euro, assurée d’être tête de série l’été prochain, ses membres voudront rester invaincus dans ces éliminatoires. Autre objectif, s’imposer à Athènes face à la Grèce (qui n’a plus rien à jouer non plus) pour assurer la place de numéro 1 au classement Fifa et rester devant l’Argentine. «DD» veut tout, tout le temps et débarquer en Allemagne avec ce statut l’excite. Ses joueurs aussi. Coté terrain, certains éléments joueront gros en vue de l’Euro (voir plus bas) et un bon ou mauvais match mardi soir (20h45, TF1) pourrait compter…
Entre la volonté d’effectuer une revue d’effectif, de ménager les corps et d’éviter une blessure après celle de Warren Zaïre-Emery (entorse de la cheville), dont la fin d’année 2023 se jouera à l’infirmerie, Didier Deschamps ne cache pas son désir de (quasiment) tout changer dans son onze de départ. Au regard du huis clos sur la pelouse de l’Opap Arena d’Athènes lundi soir, le onze français sera profondément modifié par rapport aux vainqueurs historiques de Gibraltar samedi à Nice (14-0). Dans le but, Samba fêtera sa 2e sélection à la place de Maignan. En défense, Koundé, Saliba, Disasi (ou Todibo) et Lucas Hernandez remplaceront Clauss, Upamecano et Théo Hernandez tandis que Kamara ou Fofana prendront la place de Zaïre-Emery dans un milieu ou Griezmann, increvable, enchaînera son 84e match de suite en bleu. Devant, Kolo Muani (ou Mbappé), Giroud et Dembélé tenteront de faire aussi bien que samedi dernier pour la der’ de l’équipe de France en 2023.
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C’est sans doute toute la difficulté du rendez-vous de mardi soir pour certains éléments. Dans une équipe expérimentale, mais tout de même séduisante, l’occasion leur est donnée de se montrer pour figurer dans la liste des 23 à l’Euro. En défense, cela vaut pour Saliba et Disasi, pas certains d’en être au regard de la concurrence XXL dans ce secteur de jeu (Upamecano, Konaté, Pavard, Kimpembe, Todibo, Lukeba…) et qui feraient bien de briller dans un contexte plus délicat qu’à Nice samedi. Le défenseur d’Arsenal, séduisant en club, n’a pas encore réalisé une prestation marquante avec la sélection par exemple. Au milieu, même objectif pour Fofana et Kamara. Le Monégasque, buteur sur la Côte d’Azur, est apprécié en interne mais son statut reste fragile. C’est encore plus le cas pour l’ancien Marseillais, vraiment pas assuré d’être à l’Euro. Ces deux éléments ont été dépassés par « WZE » dans la hiérarchie et derrière les incontournables (Tchouaméni, Rabiot, Camavinga), sans oublier l’ombre de Kanté, les derniers tickets vaudront chers. Charge à eux de finir 2023 sur une bonne note.
De leur côté, les Grecs non plus n’ont pas d’objectif comptable. Ils ne peuvent plus rejoindre directement l’Allemagne pour le tournoi continental (14 juin-14 juillet) et préparent d’ores et déjà les barrages. Dans la voie C de la Ligue des nations, ils disputeront un mini-tournoi à quatre équipes avec la Géorgie, le Luxembourg et le Kazakhstan (qui peut encore se qualifier directement) ou l’Azerbaïdjan.
«Ce match doit servir de préparation avec beaucoup d’intelligence», assure à l’AFP le sélectionneur de la Grèce Gustavo Poyet, ancien partenaire de Didier Deschamps à Chelsea (1999-2000). «Être humble et accepter la réalité: la France est largement meilleure que la Grèce. Mais il faut trouver une formule pour essayer de réduire cette différence de niveau», explique l’Uruguayen.
Pour les joueurs, le calendrier proposera un rassemblement dès mars prochain avec la réception, sauf surprise, de l’Allemagne le 22 ou 23 à Lyon, avant un match à Marseille le 26. D’ici-là, tous les internationaux batailleront dans leur championnat respectif et en Coupes d’Europe pendant quatre mois. Du côté du staff, Didier Deschamps et Guy Stéphan sont attendus en Allemagne le 2 décembre pour assister au tirage au sort de l’Euro (14 juin-14 juillet). La liste des 23 élus sera transmise mi-mai, tandis que le début de la préparation devrait avoir lieu une dizaine de jours plus tard avec notamment deux matches amicaux à Metz et Bordeaux avant le début des hostilités. Sans trahir de secret, l’équipe de France débarquera chez le voisin allemand avec un seul objectif en tête : décrocher la timbale vingt-quatre ans après les héros de 2000 et quarante après ceux de 1984.