Imperturbable au milieu de l’agitation qui continue de secouer Red Bull, son champion du monde en titre de Formule 1 Max Verstappen vise ce week-end en Australie un dixième succès de rang en Grand Prix, qui lui permettrait d’égaler son record.
À la veille du troisième rendez-vous de la saison, le Néerlandais et son coéquipier mexicain Sergio Pérez ont déjà confirmé l’excellente forme de l’écurie autrichienne, trustant les premières places à l’issue des deux premiers Grands Prix, à Bahreïn et en Arabie Saoudite.
Des performances bienvenues pour Red Bull qui, minée par les luttes intestines révélées en février dernier par l’«affaire Horner» – du nom du patron de l’écurie Christian Horner, récemment fragilisé par des accusations de «comportement inapproprié» envers une employée et depuis blanchi – suscite l’intérêt.
Début mars, Jos Verstappen avait attaqué Horner juste après la victoire de son fils à Bahreïn assurant notamment qu’il y a «de la tension (dans l’équipe) tant qu’il reste en place. L’équipe risque de se déchirer. Elle ne peut pas continuer ainsi», avait-il asséné.
Un commentaire qui a alimenté la rumeur selon laquelle Max Verstappen pourrait quitter Red Bull dès 2025, si l’influent conseiller de Red Bull Helmut Marko devait quitter l’équipe. Le Néerlandais est engagé jusqu’à fin 2028, mais disposerait d’une clause pour partir plus tôt, selon la presse.
«Avec ce contrat, mon intention est de rester ici jusqu’à la fin», a tempéré Verstappen jeudi.
Plusieurs équipes et notamment Mercedes, qui dispose d’un baquet disponible dès 2025 après le départ du septuple champion du monde Lewis Hamilton chez Ferrari, rêvent sans doute de s’attacher les services de Verstappen.
«J’adorerais l’avoir mais nous devons d’abord améliorer la voiture», a souligné début mars le directeur de l’écurie, Toto Wolff. Et pour cause: Mercedes cherche toujours à se défaire de problèmes de performances, deux ans après l’arrivée d’un nouveau règlement technique.
L’équipe a progressivement redressé la barre, arrivant aux portes du cru 2024 pleine d’optimiste, mais, pour l’heure, elle peine encore à répondre à ses ambitions.
Après deux GP, le constructeur allemand n’a jamais fait mieux qu’une 5e place, décrochée à Bahreïn par George Russell. L’équipe pointe actuellement à la 4e place chez les constructeurs, derrière Ferrari et McLaren.
Ferrari qui s’affiche pour l’heure comme la «meilleure des autres» derrière Red Bull. Suffisant pour tenter de se hisser à hauteur des RB20 à Melbourne ?
Si la Scuderia mise sur une «approche agressive» afin de «mettre la pression» sur les Red Bull, «l’écart reste important» en course, a concédé jeudi Charles Leclerc, 3e du championnat derrière Verstappen et Pérez.
«Nous sommes toutefois dans une bien meilleure situation que l’an dernier», a aussi affirmé le Monégasque.
L’Espagnol Carlos Sainz, son coéquipier chez Ferrari, doit, lui, retrouver ce weekend son baquet deux semaines après son opération de l’appendicite, en marge du GP d’Arabie Saoudite.
Vainqueur l’an dernier en Australie à l’issue d’un GP chaotique, Verstappen fait encore logiquement figure de favori cette année, tant sa domination est insolente ces dernières années.
S’il s’imposait dimanche sur le tracé de l’Albert Park, «Mad Max» égalerait son record de victoires consécutives. En 2023, le champion en titre avait remporté dix Grands Prix d’affilée, faisant tomber le record de l’Allemand Sebastian Vettel (9 victoires de rang en 2013).
Avant le GP d’Australie, Verstappen compte déjà 15 points d’avance sur Pérez et 23 sur Leclerc.
Derrière les hommes forts du moment, les Australiens Oscar Piastri (McLaren) et Daniel Ricciardo (Racing Bulls) tâcheront, eux, de briller devant leurs tribunes. Même si Piastri, 4e du dernier GP en Arabie Saoudite, le concède: «nous aurons tous les deux besoin d’un peu de chance pour monter sur le podium».
Pour Alpine, arrivée cette saison avec une toute nouvelle monoplace mais actuellement dernière au classement constructeurs, le week-end s’annonce encore difficile pour ses deux pilotes français.
«Compte tenu de l’écart (avec les autres équipes, ndlr) et du temps au tour qui nous fait actuellement défaut, nous ne nous attendons pas à ce que la position dans laquelle nous nous trouvons évolue grandement», a reconnu Pierre Gasly, récemment devenu actionnaire du FC Versailles, club de foot qui évolue en national.