L’A524 sera-t-elle la monoplace de l’envol pour une écurie Alpine dont les résultats ont marqué par une régression en 2023 (6e du championnat des constructeurs après une 4e place en 2022) dans le deuxième peloton de la grille de la Formule 1. Les premiers éléments de réponse à cette question tomberont le 2 mars prochain à l’occasion de l’ouverture de la saison à Bahreïn.
Le constructeur français, engagé pour la quatrième saison de suite au Championnat du monde de Formule 1, a présenté ce mercredi sa monoplace 2024 confiée à Esteban Ocon (12e du championnat pilotes avec 58 points) et Pierre Gasly (11e du championnat pilotes avec 62 points), son duo 100% normand. Un bolide aux couleurs classiques, à la robe noire et bleue, qui devrait se transformer en rose sur plusieurs manches du championnat, comme l’an dernier, pour faire honneur à la couleur de son sponsor titre.
Deux ans avant une révolution technique au niveau des châssis comme des moteurs qui pourrait offrir une redistribution des cartes sur le plateau, Alpine a construit tout au long de l’année dernière une voiture en rupture avec sa devancière. Le châssis a été redessiné, le système de suspension arrière repensé, la suspension avant optimisée, comme le système de rejet de chaleur pour pouvoir être plus efficients sur chaque course. «De nombreux changements majeurs sont présents sur l’A524. Nous avons maximisé le potentiel de l’A523, donc l’A524 est complètement nouvelle de l’avant à l’arrière», confirme Matt Harman, le directeur technique d’Enstone conscient que la monoplace 2024 n’avait pas complètement répondu aux attentes dans le domaine du châssis : «Nous avons constaté que l’A523 fonctionnait dans une fenêtre très étroite, une faiblesse nous limitant sur son exploitation. Elle avait des caractéristiques très spécifiques dans les domaines où elle brillait et ceux où ce n’était pas le cas.»
Avec cette monoplace qui se veut novatrice, Alpine souhaite enfin sortir du ventre mou du championnat et viser plus haut pour enfin titiller un peu les top teams. Prudente après un championnat raté, l’équipe n’a toutefois pas donné d’objectif chiffré sur la saison 2024. «Nous devons poursuivre la progression de l’équipe pour l’emmener à un stade supérieur. Nous savons tous que la progression n’est jamais linéaire. Nous nous concentrons sur nous-mêmes et sur les progrès dans plusieurs domaines différents pour pouvoir faire preuve d’une plus grande compétitivité», a simplement expliqué Bruno Famin, le team principal d’une structure qui aura surtout impérativement besoin de stabilité pour avancer. Les remaniements incessants de la tête de l’organigramme ces derniers mois n’ont cessé de parasiter le travail des équipes d’Enstone (partie châssis en Angleterre) et Viry-Châtillon (partie moteur). Une vraie problématique à résoudre.
Ce climat d’instabilité n’a pas profité non plus à l’épanouissement d’Esteban Ocon et de Pierre Gasly, sortis frustrés de leur première année de collaboration. «En 2023, ils ont tous deux signé un podium chacun, et ces résultats sont un excellent indicateur de leur talent, mais également de celui de l’écurie dans l’exécution de courses véritablement solides. Il s’agit d’une saison importante et nous comptons sur notre duo pour qu’il poursuive sur sa lancée, tant à travers ses performances en piste qu’en poussant l’équipe avec de précieuses contributions au simulateur pour appuyer le développement futur de la voiture», a confié Bruno Famin qui se garde bien de fixer, là encore, des objectifs précis. Mais ne pas voir les deux Français figurer a minima dans le Top 10 du championnat sonnerait comme une nouvelle contre-performance.
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