Le procès de Saïd Chabane, ex-président et actuel propriétaire du club de football d’Angers (L2), poursuivi pour agressions sexuelles aggravées, s’est ouvert lundi matin devant le tribunal correctionnel de la ville.

Il est jugé jusqu’à mardi pour des agressions sexuelles «commises par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction». En costume et cravate, Saïd Chabane a pris la parole dès l’ouverture de l’audience. Il a dénoncé une «présomption d’innocence devenue insignifiante» face à la «médiatisation outrancielle de ce dossier».

«Je suis condamné depuis février 2020 (date de sa mise en examen, NLDR). J’ai fait face à une campagne virulente, j’ai fait l’objet de SMS de menace, de pressions (…) Dans la société actuelle, être un homme prétendument de pouvoir fait de vous un coupable désigné», a-t-il déclaré à la barre. Quatre des sept plaignantes ont pris place sur le banc des parties civiles.

Propriétaire du SCO d’Angers depuis 2011, Saïd Chabane, 59 ans, avait été mis en examen en février 2020 à la suite de plaintes de plusieurs femmes, à l’époque salariées du club ou de son entreprise de charcuterie. Les plaignantes dénoncent des faits s’étalant de 2014 à 2019, alors qu’elles étaient, entre autres, hôtesse, secrétaire ou chargée de clientèle du SCO d’Angers. Les quatre premières plaintes recueillies concordaient «sur le mode opératoire utilisé par l’auteur», avait affirmé le procureur de la République d’Angers Eric Bouillard au moment de la mise en examen.

Le magistrat avait alors évoqué l’usage de la «surprise» et «d’une certaine contrainte», liée au «respect» qu’inspirait l’homme à ses victimes, pour «leur toucher les parties intimes». Empêtré dans une succession d’affaires et une situation sportive catastrophique, Saïd Chabane avait cédé sa place de président du club à son fils Romain, au mois de mars.

Arrivé à la tête du club et dans son capital en 2011, il a été l’un des principaux acteurs du spectaculaire redressement du SCO sur le plan sportif durant les années suivantes, avec notamment un retour en L1 en 2015. Relégué au terme de la saison 2022/2023 qui a été l’une des pires jamais enregistrée par un club dans l’élite française, et marquée par le départ du coach Abdel Bouhazama après des propos sexistes dans le vestiaire, le SCO a redressé la tête. En tête de la Ligue 2 après 18 journées, il est l’un des favoris pour l’accession à la Ligue 1 en mai prochain.