Contre le Danemark (1-0) au premier match, vous avez associé deux milieux défensives, Charlotte Bilbault et Kheira Hamraoui. Pensez-vous que cette dernière, moins utilisée ces dernières semaines au Paris SG, peut s’adapter à ce système-là ?Corinne Diacre : Toutes les joueuses doivent être capables de s’adapter à tous les systèmes. Elles ont toutes de l’expérience, que ce soit dans leurs clubs actuels ou passés, ou que ce soit en sélection chez les jeunes ou avec les A. Le haut niveau de toute façon demande de s’adapter. Il y a eu cette association sur le premier match, une autre sur le deuxième et certainement une autre sur le troisième. Je vous l’ai dit : je veux voir différentes choses. Je connais bien les joueuses, leurs qualités, ce qu’elles peuvent s’apporter mutuellement. Je sais aussi que Bilbault et Hamraoui ont un peu le même profil, mais si on veut rechercher un bloc équipe solide sur l’aspect défensif, c’était tout trouvé. D’ailleurs contre le Danemark, on n’a pas pris de but.

Certaines jeunes internationales ont réalisé une performance «timorée» au deuxième match contre l’Uruguay (5-1), selon vos propres mots. Cette fébrilité est-elle liée aux débuts ou est-ce que la marche vers le haut niveau est trop haute pour certaines ?Il faut remettre les choses dans leur contexte. Après 20 ou 40 minutes, voire après un match entier, je ne condamne personne. Je tiens compte de l’adversaire, je tiens compte de ce moment particulier qu’est une première sélection. (…) Mais leur objectif c’est de revenir au mois d’avril, je leur ai dit. Donc je ne peux pas leur dire que ce qu’elles font, c’est bien. C’est bien, mais ce n’est pas assez. Ça peut toujours être mieux. Je me dois d’être exigeante. Si à 21 ou 22 ans je leur dis « T’as joué 20 minutes et mis un but, c’est bien arrête-toi là, c’est génial », non je ne suis pas dans mon rôle. Mon rôle, c’est de leur dire qu’elles peuvent et doivent faire plus. C’est dans leur intérêt et dans le mien aussi, pour le bien de l’équipe de France.

Êtes-vous tentée de maintenir Wendie Renard et Estelle Cascarino parmi les titulaires mardi contre la Norvège afin d’améliorer encore leurs automatismes ?On n’est pas dans un club, on ne peut pas parler d’automatismes comme vous le dites. On n’a pas le temps. Wendie a je ne sais pas combien de sélections, je ne sais pas combien de matches en Ligue des champions, elle n’a pas besoin d’automatismes. En équipe de France, ça vient quand on se connaît. Et si on ne connaît pas la joueuse avec qui on est alignée, on prend des renseignements. Le haut niveau demande de l’adaptation. Moi je sélectionne les meilleures par rapport à mon projet de jeu et je fais en sorte de trouver ces automatismes. Des fois ça joue, des fois ça ne joue pas, c’est normal. Mais on ne peut pas comparer le travail dans un club et le travail en sélection. On a démarré le Tournoi de France mercredi, avec une séance d’entraînement le lundi. Quand est-ce que j’ai le temps de créer ces automatismes ?

Propos recueillis en conférence de presse