Une ultime marche sépare Monaco du Final Four de l’Euroligue de basket à Berlin (24-26 mai). La Roca Team doit remporter son cinquième et dernier match des quarts de finale contre les Turcs de Fenerbahçe mercredi (19h) sur le Rocher pour retrouver le dernier carré, comme l’an passé.
De retour dans son cocon de Gaston-Médecin, la bande à Mike James peut enlever une série qu’elle n’a jamais menée. En s’inclinant d’entrée (95-91, a.p.) dans les entrailles du stade Louis-II, l’ASM s’était mise en position de prendre la «Sublime Porte».
Faux-pas effacé au prix de quarante minutes références en défense vendredi pour imiter ce que seulement trois équipes avaient réussi cette saison dans la reine des compétitions européennes: s’imposer à Istanbul face au Fener (65-62).
Déjà l’année passée, les hommes de Sasa Obradovic avaient éteint la Menora Mivtachim Arena où le Maccabi Tel-Aviv ne s’était incliné que quatre fois auparavant en C1 cette saison-là.
«Je pense que le match 4 qu’on gagne là est plus compliqué que le match 3 qu’on a pu gagner (à Tel-Aviv, NDLR). Dans le sens où on n’avait jamais gagné chez le Fener , rappelle le capitaine Yakuba Ouattara. C’était une ambiance folle. Moi, même en connaissant le résultat du match, j’étais encore stressé en le revoyant. C’était vraiment une ambiance particulière.» Celle de l’hostilité des rives de la mer de Marmara et ses VIP placés en courtside invectivant les Monégasques.
Le club du Rocher retrouve la Riviera feutrée de la Méditerranée. «C’est derrière nous, souffle Ouattara. Heureusement qu’on n’a pas à rejouer là-bas. Ce qui est bien, c’est qu’on va être chez nous, avec notre public, notre énergie.»
Cette atmosphère aura permis de révéler un collectif dans un registre défensif qu’on ne lui connaissait pas, surtout en l’absence de John Brown, son patrouilleur en chef. Blessé à une épaule, le Floridien demeure incertain pour l’épilogue mercredi.
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«Il s’est jaugé un peu, à l’entraînement, mais c’est une décision qu’on prendra au dernier moment», a indiqué mardi Sasa Obradovic.
Ses hommes ont très bien neutralisé l’équipe de shooters du «Fener» (32 tentés derrière l’arc vendredi). «La défense est l’un des bases pour remporter un titre», insiste Donatas Motiejunas. «Dans ce type de matches, celui qui marque le plus de paniers faciles, en général, l’emporte. Nous devons éliminer ces paniers et maintenir la pression sur leurs arrières, ne pas les laisser jouer facile. Il faut se battre, se battre, se battre.»
Au prix de nombreux rebonds offensifs laissés (17 contre seulement 9 côté monégasque), Monaco a plutôt muselé le meneur Scottie Wilbekin, qui tourne à 3 tirs longue distance réussis par match (2e de la compétition), comme Nigel Hayes-Davis (1,9 de moyenne).
«On a montré beaucoup de caractère dans ce quatrième match, ce qui nous donne aussi de la confiance, observe le Serbe. On a pris les bonnes décisions, quand il le fallait le plus. Le ballon ne doit pas brûler les mains dans ce type d’ambiance ou de match.»
À défaut de John Brown, un autre intérieur, peu vu cette saison, a rayonné vendredi dans les moments qui comptaient: Donta Hall, auteur de six points, huit rebonds, deux interceptions et deux contres, dont un plus décisif que les autres dans la dernière minute face à Marko Guduric.
Un ballon que Mike James a converti en trois points d’un tir plein de culot. Si le meilleur marqueur de l’histoire de l’Euroligue n’a pas brillé par ses statistiques offensives (10 pts), il semble avoir activé le mode play-off.
Oublié l’indolence que le meneur peut parfois traîner. Ses efforts se sont soldés par un différentiel de points de 11 quand il était sur le parquet, de loin le plus haut parmi les Monégasques. À 33 ans, l’autre «MJ» espère une double consécration, être enfin désigné MVP de l’Euroligue et couronné dans la reine des compétitions de son continent d’adoption.