Amandine Henry (34 ans), qui a quitté l’Olympique lyonnais en juin et a rejoint la franchise américaine d’Angel City FC, à Los Angeles, a été rappelée par Hervé Renard et figure dans le groupe pour les deux matches contre la Norvège en Ligue des nations (27 et 31 octobre).
Comment avez-vous vécu votre blessure avant le Mondial en Australie ?Amandine Henry : Cet été, cela a été très riche en émotions entre ma sélection, après plus de deux ans d’absence, et la blessure. J’ai eu une déchirure au mollet qui m’a empêché d’aller au Mondial. Il me fallait juste quelques semaines de repos mais c’était impossible de jouer la Coupe du monde. Heureusement, ma signature aux États-Unis m’a permis d’aller de l’avant. J’étais entourée de mon compagnon et de ma famille. Grâce à ce challenge, j’ai pu passer vite à autre chose: une nouvelle vie, des nouveaux stades, infrastructures, une nouvelle langue à apprendre. Le jeu est aussi différent, les matches sont aussi intenses que des matches internationaux. C’est une question de culture. Aux États-Unis, cela fait des années qu’elles sont professionnelles. Le championnat est plus homogène. Que tu joues contre le premier ou le dernier, tu ne sais pas si tu vas gagner. C’est plus attractif.
La saison est terminée avec Angel City FC après votre élimination contre l’OL Reign samedi en quart de finale du championnat des Etats-Unis (NWSL). Comment imaginez-vous les prochains mois ?La prochaine saison reprend en mars. Mes coéquipières sont en vacances jusque-là, mais je ne vais pas en prendre autant. Le but pour moi, c’est de trouver un club en Europe et de pouvoir m’entraîner avec ce club pour me maintenir en forme. Pendant un ou deux mois, ce ne serait que pour participer à des entraînements puis signer en janvier (NDLR, pendant le mercato d’hiver), pour jouer quelques matches et toujours postuler à l’équipe de France.
Qu’avez-vous ressenti en quittant l’OL ?C’était décevant, ce n’était pas un conte de fées, cela ne s’est pas terminé de la meilleure des façons. Il faut savoir rebondir. Je suis restée en bonne entente avec la direction, c’était juste avec la coach que cela ne s’était pas très bien terminé (NDLR, Sonia Bompastor). Je ne suis pas amère et aigrie, le club m’a beaucoup apporté. J’ai vécu tellement de belles émotions que jamais je ne pourrai dire du mal du club. Mais c’est sûr que si j’avais pu choisir, j’aurais aimé terminer ma carrière à Lyon (…). Il y a eu une mésentente et des promesses non tenues par la coach. J’ai préféré partir pour éviter tout problème et ne pas finir ma carrière aigrie.
Avec les Bleues, vous avez rejoué vos premières minutes contre le Portugal en Ligue des nations en septembre, puis étiez titulaire en Autriche. Pensez-vous avoir la confiance d’Hervé Renard ?Je ne le remercierai jamais assez de m’avoir sélectionnée après mon absence de longue durée. Aujourd’hui, c’est lui qui me redonne confiance et le goût de travailler. L’équipe de France reste un rêve de petite fille. Donc je me donne pour lui à fond, sur le terrain. Les Jeux olympiques, c’est l’objectif de fin de saison, cela va arriver vite. C’est un rêve de pouvoir jouer les JO dans son pays, je travaillerai toute la saison pour y arriver.
Les JO pourraient être votre dernière expérience avec les Bleues ?Oui, j’en suis consciente, mais je ne me suis pas fixé de limite. Je me dis que ce sera peut-être la dernière, mais ce n’est pas fixé. Chaque compétition, je me dis il faut que tu kiffes et que tu sois performante . Il faut tout donner et ne rien regretter, car gagner un titre chez soi, c’est merveilleux.