Durant deux heures, le temps sera suspendu. Du moins, pour le monde du football qui vibrera au rythme des fantaisies techniques des artistes que sont Gavi, Pedri – s’il n’est pas forfait -, Vinicius Jr ou encore Karim Benzema. Parce que ce dimanche soir, à 21 heures, le FC Barcelone accueille le Real Madrid en clôture de la 26e journée de LaLiga. Une affiche toujours à part, comme l’indique Omar da Fonseca : «C’est plus que trois points. Il y a une adversité, une animosité, une préparation, une ambiance dans la ville avant et après. C’est un match que l’on attend, qui crée de l’envie. Ça dépasse les frontières», éclaire au Figaro le consultant de beIN SPORTS , diffuseur du championnat espagnol. Et ce Clasico, déjà le troisième de la saison, s’annonce encore plus spécial en raison du contexte dans lequel il se présente.
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Pour le moment, le club catalan, leader de LaLiga, dispose d’une belle avance sur son adversaire dominical…mais pas irrattrapable : neuf points. Alors la rencontre pourrait être cruciale dans la course au titre. D’un côté comme de l’autre. Si les Blaugrana s’imposent, et avec une belle avance, «le titre sera presque joué», estime Omar da Fonseca. Avant de préciser : «Parce qu’il y aura douze points d’écart, voire treize avec la différence de buts particulière. Si c’est le FC Barcelone gagne, LaLiga ne sera pas pliée mais pas loin ; les festivités pourront commencer, à la plage, à la barcelonaise.»
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En revanche, si c’est la formation madrilène qui l’emporte, tout pourrait être relancé puisqu’il reviendrait à seulement six unités : «Je pense qu’il pourrait revenir. Car les victoires, ce sont des aphrodisiaques, ça crée de l’énergie. Si le Real Madrid se rapproche, ça pourrait donner un intérêt, ça pourrait créer une pression sur le FC Barcelone qui pourrait éveiller la peur», détaille le consultant de beIN SPORTS, qui retransmet le match ce dimanche soir. En cas de succès, le Real Madrid aurait d’autant plus de raisons de croire à un retour au classement que le FC Barcelone a un calendrier plutôt difficile avec encore des confrontations face à l’Atlético Madrid, le Real Betis Balompié et la Real Sociedad. Il n’en reste pas moins que dans ce Clasico, «le poids du résultat appartient» à Karim Benzema et ses coéquipiers puisqu’ils ont besoin de gagner pour espérer conserver leur titre.
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Ce Clasico a aussi une saveur particulière en raison des récents antécédents entre les deux équipes. Au début du mois de mars, Blaugrana et Merengue se sont affrontés en demi-finale aller de la Coupe du Roi. Un match qui a fait couler beaucoup d’encre. Non pas pour le spectacle proposé sur la pelouse – victoire du FC Barcelone par la plus petite des marques (0-1) – mais pour toutes les provocations, de part et d’autre, qui ont émaillé les quatre-vingt-dix minutes. On a notamment vu Vinicius JR s’essayer au judo sur Frenkie de Jong, ce même Vinicius JR et Gavi s’invectiver à plusieurs reprises – le Barcelonais insultant même le Brésilien de «fils de ….» – et Xavi Hernández s’en prendre à Daniel Carvajal, le qualifiant «d’imbécile» à la suite d’un accrochage entre le défenseur et Alejandro Baldé. Une rencontre électrique dont il pourrait rester quelques traces ce dimanche.
Mais ce climat de tension, qui est le propre du Clasico – et des matches entre équipes rivales en général – ne se limite pas au terrain. Il se ressent aussi en dehors. Pour preuve, d’après les révélations de la presse espagnole, le président barcelonais Joan Laporta «envisagerait sérieusement» d’annuler le traditionnel repas avec son homologue madrilène. La raison ? La volonté du Real Madrid de faire partie de la procédure dans l’affaire Negreira – le scandale de potentielle corruption arbitrale qui secoue le football espagnol et particulièrement le FCB – en tant que «partie lésée», ce qui se rapproche, en droit français, de la constitution en partie civile. Autant dire que ce sera chaud à tous les étages ce dimanche soir. Mais aussi glacial.