La jeune patineuse russe Kamila Valieva, suspendue pour quatre ans la semaine dernière pour dopage, a évoqué un «dessert aux fraises» contaminé par un médicament pour le coeur, selon le Tribunal arbitral du sport (TAS).

La ligne de défense de la prodige de 17 ans, soit une contamination accidentelle à une substance interdite, est connue depuis que l’affaire a éclaté au beau milieu des JO-2022 de Pékin, dont elle était l’une des grandes stars annoncées.

Dopage: la patineuse de 17 ans Kamila Valieva suspendue 4 ans par le TAS

Mais il manquait le scénario exact avancé par l’adolescente, qui en a proposé plusieurs: un «sabotage» pour lui nuire, un complément alimentaire contaminé, ou une «interaction domestique» avec l’homme qui la conduit chaque jour à l’entraînement et qu’elle considère comme son grand-père bien qu’ils n’aient pas de lien biologique, détaille la sentence du TAS publiée mercredi soir.

Selon cette décision de 129 pages, la piste principale avancée pour sa défense est un «dessert aux fraises» préparé pour elle par cet homme le 21 décembre 2021, quelques jours avant les championnats de Russie à Saint-Pétersbourg, à l’occasion desquelles elle a été testée positive à la trimétazidine.

Cette substance, interdite depuis 2014 par l’Agence mondiale antidopage en raison de ses effets supposés sur la circulation sanguine, est par ailleurs prescrite pour certains troubles cardiaques, notamment pour guérir l’angine de poitrine.

Or, selon la patineuse, M. Solovyov a été opéré du coeur à deux reprises, était traité deux fois par jour à la trimétazidine «approximativement depuis 2018», et a pu «utiliser la même planche» pour écraser ses comprimés puis découper «les bananes et fraises» utilisées dans le dessert préparé pour elle.

Le panel arbitral a cependant estimé que Kamila Valieva n’avait pas prouvé de façon suffisamment convaincante cette contamination, ni le moment précis où elle aurait ingéré ce dessert – dans le train la conduisant de Moscou à Saint-Pétersbourg – et l’a rétroactivement suspendue pour quatre ans à compter de la date de son contrôle.