Une journée de repos bien méritée: les concurrents du Dakar-2024 font samedi escale à Ryad, la capitale saoudienne, à mi-parcours d’un rallye-raid marqué par de la casse et des désillusions pour des favoris au titre final.
Les participants de la 46e édition du Dakar sont partis le 5 janvier des vestiges archéologiques d’Al-Ula, datant de l’époque nabatéenne, pour enchaîner avec trois longues spéciales, beaucoup de pistes rocailleuses… de crevaisons, avant d’être secoués dans les interminables dunes de l’Empty Quarter.
Pour sa première semaine, le Français Sébastien Loeb (Prodrive) était sur courant alternatif, entre malchance et coups d’éclats.
«On a fait une belle première semaine, on perd 25 min sur une triple crevaison et une quinzaine sur une casse de biellette mais en dehors de ça on n’a pas eu de problème particulier. Trente minutes de retard (au général), c’est beaucoup mais ce n’est pas perdu. On reste dans le match», a affirmé le nonuple champion du monde de rallye, 3e au général.
«Ce ne sera pas facile de revenir sur ces Audi qui sont très performantes mais on va essayer de les maintenir sous pression», a soutenu l’Alsacien, toujours en quête de son premier sacre sur le Dakar.
Malgré sa victoire – la 2e depuis le début de l’édition – lors d’une 6e étape dantesque, les Audi hybrides de Carlos Sainz (1er) et Mattias Ekström (2e à 20 min) ont en effet tenu la route contrairement à l’année dernière.
Dans les redoutables dunes de l’Empty Quarter, les pilotes ont fait preuve de stratégie pour affronter 600 km de zigzags dans les colosses sableux de «Rub Al-Khali» (en français «Quart Vide»).
Cette «48H Chrono» aura été fatale pour plusieurs favoris, à commencer par le quintuple vainqueur Nasser Al-Attiyah (Prodrive). S’il a évité l’abandon, le double tenant du titre est tellement distancé ( 2h 40 min) qu’il devrait servir d’assistance pour son équipier Sébastien Loeb.
«Je vais essayer d’aider Seb et d’être derrière lui, pour qu’au moins il puisse gagner ce Dakar. Je ferai de mon mieux pour lui, pour qu’il gagne, car on est une équipe», a assuré le Qatarien, qui fera aussi équipe avec Loeb chez Dacia la saison prochaine.
Stéphane Peterhansel (Audi) a aussi ruiné ses chances de rafler un 15e titre sur le Dakar ( 3h 23min), victime jeudi d’une panne hydraulique qui l’empêchait d’actionner le cric pour changer une roue, et qui le privait de direction assistée sur son bolide.
Le Saoudien Yazeed Al-Rajhi a lui abandonné jeudi après avoir fait plusieurs tonneaux et gravement endommagé sa Toyota.
Côté motos, la première semaine aura mis les organismes à rude épreuve. Plusieurs favoris et d’outsiders ont jeté l’éponge, comme le motard Britannique Sam Sunderland (GasGas), deux Dakar en poche, ou l’Américain Skyler Howes (Honda, 3e l’an dernier)
Le classement général en moto est plus ouvert: 4 motards sont regroupés à moins de 15 minutes. L’Américain Ricky Brabec (Honda), vainqueur en 2020, domine les débats, suivi de très près par le Botswanais Ross Branch (Hero).
Et une chance française: le Français Adrien Van Beveren (Honda) se classe 3e après son succès sur la «48H Chrono», signant ainsi sa 4e victoire d’étape sur le Dakar depuis sa première participation en 2016.
La stratégie de sa première semaine «était pas mal», concède le triple vainqueur de l’enduro du Touquet, qui a adoré les dunes de l’Empty Quarter.
«Je vais attaquer la deuxième semaine en ouvrant (la spéciale), il faudra être hyper solide. Rien n’est fait, il y a plein de pièges, il faudra les éviter», a souligné Adrien Van Beveren, qui va profiter de sa journée de repos pour se retaper avec massages et séance d’osthéo.
Le Chilien Ignacio Cornejo, déjà deux victoires dans ce Dakar, est au pied du podium, à un peu plus de 14 min.
La suite s’annonce tout aussi corsée jusqu’à la fin: dès dimanche déjà avec 483 km de spéciales pour la 7e étape qui mènera de nouveau les concurrents jusqu’à Al-Duwadimi.
L’avant-dernière étape jeudi, entre Al-Ula et Yanbu, sur les rivages de la mer Rouge, sera le plus gros morceau de la deuxième semaine avant l’épilogue: des sols inhospitaliers, encore, qui devraient bien gêner les concurrents avec de nombreuses crevaisons lors des 480 km de spéciale.
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