Tadej Pogacar a plané sur le Tour de Catalogne. Sur tous les terrains. Il a gagné les étapes de montagne et au sprint. 4 victoires d’étapes qui lui ont offert de repousser l’Espagnol Mikel Landa (Soudal-Quick Setp) à 3’41 » et le Colombien Egan Bernal (Ineos) à 5’3 » au terme d’une semaine de rêve. Au cours de laquelle, seul dans son monde, le Slovène aura même été plus vite que les motos.

Ainsi, samedi, le leader de l’équipe UAE Team Emirates s’envolait vers sa troisième victoire d’étape sur les pentes de la Collada de Sant Isidre, quand freiné dans sa course vertigineuse, il a tapé sur le top case d’une moto gênée par la présence des spectateurs pour manifester son impatience, tenter de se frayer un chemin pour retrouver un peu d’air et laisser libre cours à une domination implacable. Lors du dernier Tour de France, dans un mano a mano avec Jonas Vingegaard, le duo avait été gêné par des motos au sommet de Joux Plane (14e étape).

«Je n’ai jamais été aussi à l’aise sur le vélo», a résumé Tadej Pogacar avec un sourire qui ne le quitte jamais.

Tadej Pogacar (25 ans) impressionne. Et voit, dans son sillage, s’accumuler les questions. Celle d’une domination insolente. Comme lorsqu’il avait assommé les Strade Bianche, le 2 mars, avec une échappée solitaire fantastique de 81 kilomètres… Le cyclisme a trop souffert des affaires de dopage pour avancer les yeux fermés.

Après une semaine parfaite et un début de saison idéal (9 jours de course, 5 victoires et une 3e place lors de Milan-San Remo), le «Petit cannibale», surnom hérité d’une insatiabilité comparable à celle d’Eddy Merckx a envoyé un message clair à la concurrence lui qui, cette année, s’appliquera à enchaîner le Tour d’Italie (4-26 mai) et le Tour de France (29 juin-21 juillet). Pour trouver trace d’un doublé victorieux la même année sur le Giro et la Grande Boucle, il faut remonter à Marco Pantani en 1998…