Pour la beauté du jeu, qui ne s’est pas pris la tête entre les mains ? Qui n’a pas bondi du canapé, laissant la bière, ou la limonade pour les plus sérieux, au bord de la table basse ? Peu de monde, sans doute. Ce dernier en-avant de Semi Radradra, le futur trois-quarts centre de Lyon, n’a pas permis à la sélection fidjienne d’espérer une victoire renversante face au pays de Galles dimanche dernier (32-26). Au terme d’un match spectaculaire, les « Flying Fijians » se sont vus refuser deux essais, ont manqué de patience, de réalisme, et ont surtout commis un nombre impressionnant de maladresses.
«Nous avons commis beaucoup d’erreurs, nous les avons payées, mais nous avons lutté jusqu’au bout. Nous devons travailler encore plus dur, pour concrétiser. Nous avons marqué deux essais à la fin et failli marquer à la dernière seconde. Il faut qu’on fasse preuve de patience et le temps viendra», confiait le capitaine Waisea Nayacalevu après la rencontre.
Placés dans une poule où tout est possible, les hommes de Simon Raiwalui ont grillé une première cartouche. Et veulent redresser la barre face à l’Australie ce dimanche, dans un stade Geoffroy-Guichard qui s’annonce bouillant. D’ailleurs, les coéquipiers de Josua Tuisova connaissent bien les Wallabies. Les deux équipes se sont affrontées lors de trois éditions de Coupe du monde (2007, 2015, 2019). Et sur les cinq dernières confrontations, les Australiens se sont imposés cinq fois et n’ont fait qu’une bouchée de la sélection fidjienne, avec de très nombreux scores fleuves.
Sauf que cette année, les cartes sont rebattues. La sélection australienne menée par Eddie Jones navigue en eaux troubles, malgré une première victoire face à la Géorgie lors du premier match (35-15). Quant aux Fidjiens, ils semblent avoir trouvé une certaine assise en conquête et créent toujours autant d’incertitude derrière. Seul point noir, la blessure de l’ouvreur Caleb Muntz, le meneur de jeu de la sélection au palmier.
De là à dire que les joueurs du Pacifique sont favoris ? Pas sûr. Mais Simon Raiwalui et ses hommes n’ont qu’un seul objectif en tête : gagner. «On va jouer une des meilleures équipes du monde. Les Flying Fijians peuvent rivaliser face aux meilleures équipes du monde. On doit gagner ce match contre l’Australie, c’est l’objectif». Pour cette rencontre à Saint-Étienne, les Fidjiens ont aligné une ligne de trois-quarts (encore) XXL. Semi Radradra a été décalé à l’aile gauche alors que le surpuissant Tuisova est associé au centre avec le capitaine Waisea.
Sur l’autre aile, le redoutable toulonnais Wainiqolo retrouve sa place et Droasese reste à l’arrière. Sur le banc, l’habituel titulaire Franck Lomani entrera en cours de match, tout comme le Castrais Vilimoni Botitu – appelé en renfort après la blessure de Muntz – ainsi que le véloce ailier du Racing 92, Vinaya Habosi. Devant, Simon Raiwalui a décidé de conserver le même 8 qui a affronté le pays de Galles, à l’exception de Levani Botia, titulaire au poste de flanker à la place d’Albert Tuisue. Du lourd. Ce dimanche, ils affronteront la grande colonie fidjienne présente dans le squad australien (Kerevi, Koroibete, Nawaqanitawase entre autres). Mais, ce dimanche, les Fidjiens ne feront aucun cadeau.