Dans un long entretien accordé à Midi Olympique , le sélectionneur du XV de France est, entre autres, revenu sur la terrible désillusion de l’élimination des Bleus en quart de finale de la Coupe du monde face à l’Afrique du Sud. Interrogé sur les critiques, notamment celle de Richard Dourthe (« il prend les gens pour des cons »), suite à son débriefing s’appuyant sur les data qui relevaient que son équipe aurait dû gagner, Fabien Galthié a assuré qu’il assumait cet échec.

«Ça ne me dérange pas si on se moque de moi. Ça me va très bien. J’ai fait ce qui me semblait essentiel. (…) Quand j’entends mes copains, ceux avec qui j’ai joué, qui m’appellent le philosophe, ils ont le droit de le faire. Mais attention, quand ils le font, ils critiquent aussi les membres de mon staff, les joueurs et, in fine, l’équipe de France. Nous ne faisons qu’un. Et on assume totalement la défaite, rassurez-vous. (…) Je suis responsable de tout mais je ne regrette rien. La suite de ces mots-là, ce sera la composition d’équipe pour l’Irlande.» Qui devrait donc être très proche de celle alignée lors de ce quart de finale.

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Le sélectionneur a également réfuté l’hypothèse d’un second mandat plus difficile que ses quatre premières années à la tête des Bleus. «Le premier n’a jamais été facile. Quand on a pris l’équipe de France, il y avait 35 % de victoires sur les dix années passées. À mon arrivée, les gens me tapaient sur l’épaule et me disaient : «Bon courage, Fabien.» Puis six mois plus tard, on me disait : «Olala, quel effectif incroyable ! Et cette génération dorée !» Peut-être… Mais la méthode, alors ? Nous, on s’est toujours évertué à fédérer, à rassembler. Maintenant, on veut aller plus loin : on sort du cadre du rugby et on veut inspirer une nation. Les joueurs le savent. (…) On va préparer chaque match avec passion, pour gagner la rencontre et poursuivre notre mission.»

Il assure que son équipe, son staff et lui-même se sont relevés du «choc traumatique» que fut cette élimination dès les quarts de finale. Qu’il s’est interrogé sur sa motivation à poursuivre l’aventure, une question qu’il a également posée à tous les intéressés. «Je suis passé par une période de forte introspection. Je me suis alors posé et ai posé également à chacun des membres de mon staff, et aux leaders de la sélection, ces trois questions : 1) Avez-vous toujours la motivation ? 2) Avez-vous toujours le leadership ? 3) Avez-vous toujours la compétence ? Nous avons collectivement répondu par l’affirmative. Dès lors, nous allons continuer avec la pleine puissance nécessaire.»

Rendez-vous est donc donné dès le vendredi 2 février pour le match d’ouverture de l’édition 2024 du Tournoi des six nations. Un choc d’entrée, au stade Vélodrome de Marseille, face à l’autre grand déçu de la Coupe du monde, l’Irlande, tenante du titre avec son Grand Chelem bouclé l’année dernière.