«Nous, les Néo-Zélandais, on a envie de venger la France». Interrogé par Le Figaro, l’ancien All Black Byron Kelleher (46 ans, 57 sélections et 3 Coupes du monde disputées) n’y est pas allé de main morte avant la finale de Coupe du monde opposant la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud ce samedi soir au stade de France (21h). L’ex-demi de mêlée du Stade Toulousain (2007-2011) ou encore du Stade Français (2011-2012) a accepté de présenter cinq joueurs «majeurs» de la sélection néo-zélandaise : Sam Whitelock, Ardie Savea, Aaron Smith, Will Jordan et Beauden Barrett.
Sam Whitelock (35 ans, deuxième-ligne ; 151 sélections) : «Il n’a pas besoin de parler, il agit »
«Il jouait aux Crusaders à l’époque (avant de rejoindre Pau à l’issue de la Coupe du monde). Dès son plus jeune âge, il avait un grand talent. Il était fait pour le système de jeu des Crusaders et, petit à petit, il est devenu un leader à la fois du club et de la sélection nationale. Il est introverti, c’est quelqu’un de très calme qui ne parle pas pour rien dire mais, par contre, c’est un guerrier. Il n’a pas besoin de parler, il agit. Ses actions sont plus fortes que les mots. Il est extrêmement important pour les All Blacks. C’est vrai qu’on l’a vu en tant que remplaçant sur cette Coupe du monde mais, dès qu’il est sur le terrain, il est efficace et sa présence est rassurante. Je n’ai jamais joué avec lui mais plutôt contre. Il tire tout le monde vers le haut. C’est un formidable leader de transmission pour les jeunes joueurs.»
Ardie Savea (30 ans, troisième-ligne ; 80 sélections) : «Un monstrueux guerrier »
«Ardie est une personne formidable. Il est humble et il respecte tout le monde. C’est quelqu’un avec un style très artistique en dehors des terrains. C’est un monstrueux guerrier. Son énergie, sa force, ses percussions… C’est impressionnant. Il avance tout le temps. Même si les All Blacks reculent, c’est lui qui va décider de prendre le ballon et de remettre les siens dans l’avancée. Sans ballon, il fait tout le temps la différence en plaquant et, dans les rucks, en essayant de le récupérer.»
Aaron Smith (34 ans, demi de mêlée ; 124 sélections) : «C’est un chef, un vrai directeur »
«Aaron a reçu la confiance de Jamie Joseph (son ancien entraîneur aux Highlanders et actuel sélectionneur du Japon). Il lui avait dit un jour : «Aaron, tu ne seras pas un All Black. Tu seras un grand All Black». Et il n’y croyait pas au départ. Maintenant, il est devenu un grand monsieur du rugby. C’est un chef, un vrai directeur. Il est vigilant et il amène de l’énergie. Il pousse toujours les autres à être meilleur. Il travaille en permanence. En plus de cela, il est Maori. Ce n’est pas juste un sport pour lui, c’est une véritable culture. On l’entend beaucoup mais c’est un demi de mêlée (rires). Quand je jouais, je parlais beaucoup, je parlais aux arbitres. On les respecte mais notre position sur le terrain fait que l’on voit aussi certaines choses et on a besoin de faire passer le message. Aaron est très bon dans la communication.»
Will Jordan (25 ans, ailier ; 30 sélections) : «Il est extraordinaire »
«Ce qui est intéressant avec Will Jordan, c’est que c’est un amoureux du sport. Il a pratiqué le basket, l’athlétisme et plein d’autres disciplines. Il est extraordinaire et très intelligent. Il est bon dans les airs, au pied et il va très vite. Il est vraiment à part. En ce moment, je crois, qu’il est tout à fait légitime à être nommé meilleur joueur de l’année.»
Beauden Barrett (32 ans, arrière ; 122 sélections) : «Il a ce sens du détail que d’autres joueurs n’ont pas »
«Lui et ses frères (Jordie et Scott disputeront également la finale, NDLR) ont le rugby dans le sang. Quand ils jouaient ensemble, même en s’amusant, ils se sont toujours donné des défis. Et, aujourd’hui, ils évoluent au plus haut niveau. Beauden est capable de jouer partout. C’est un vrai All Black, ça se voit. Si on lui donne de l’espace, il peut être très dangereux. Il sait jouer au pied, relancer, plaquer… Il a une précision impressionnante. Il met le ballon là où il veut. Il a ce sens du détail que d’autres joueurs n’ont pas.»