En sortant Toulouse, puis Monaco, Rouen (National) épate en Coupe de France. Mais en quart de finale contre Valenciennes, mercredi, c’est bien l’équipe de Ligue 2 qui sera favorite, assure l’entraîneur Maxime d’Ornano. Deux qualifications aux tirs au but, une en étant rejoint à la dernière minute et en faisant tirer les 11 joueurs, y compris Amédé Kabongo qui souffrait d’une rupture du tendon d’Achille, une autre en ayant été mené par Monaco : le FC Rouen revient de loin.

Des exploits sur le papier, mais pas des surprises compte tenu du jeu plein d’allant produit par les Normands. «Les joueurs sont fabuleux. On rêve des choses et ils le font», avait réagi à chaud Maxime d’Ornano, après Monaco. «Aux gars, je ne leur parle jamais d’exploit ou de surprise. Je leur parle de performance. Contre Toulouse, on a fait une performance. Contre Monaco, une grosse performance», a expliqué il y a quelques jours, à l’AFP, le coach des Diables rouges.

«En Coupe, si le petit est à 150% de ses moyens et le gros peut-être qu’à 80%, ça peut passer. Mais il faut que toutes les planètes soient alignées et ça a été le cas pour nous sur ces deux matches-là», admet-il. Sa plus grande satisfaction est d’avoir senti «les joueurs à l’aise et pas pétrifiés», ce qui leur a permis de «lutter contre les évènements contraires».

Et des victoires contre les évènements contraires, le coach de 43 ans, né près de Toulon mais installé depuis l’enfance dans l’Ouest, en a connu, sur les pelouses et sur les bancs. Si une blessure, alors qu’il était à l’INF Clairefontaine, l’a cantonné à une carrière amateur (Lannion, Saint-Brieuc, Avranches), il a, dès 19 ans, endossé la tunique d’entraîneur.

En parallèle de ses matches d’abord, puis à plein temps à Lannion et Saint-Brieuc, qu’il avait emmené en National, en 2020, avant de partir subitement à cinq journées de la fin, la saison suivante, à la surprise générale. Neuf mois plus tard, il a rebondi à Rouen qu’il a aussi porté au troisième échelon national, l’été dernier, et à son premier quart de finale de Coupe depuis 25 ans.

«Je ne sais pas si ce sont des choses qui arriveront fréquemment – j’estime n’être qu’au début de ma carrière -, mais il faut profiter de ces moments-là, a souligné d’Ornano. En étant amateur, on tutoie un peu le haut niveau à travers ces matches, on vit pour ces matches-là, tout simplement», a-t-il encore ajouté.

Un vrai rayon de soleil dans une saison assombrie par un retrait de cinq points infligé fin novembre par le gendarme financier du football français, la DNCG. Si la montée semble compromise pour Rouen, 8e, il doit surtout ne pas finir au-delà de la 12e place sur 18, la dernière synonyme de maintien, en raison du passage de la L2 à 18 clubs la saison prochaine.

Le retrait de points, «c’est quelque chose que l’on a subi de plein fouet», a reconnu le coach, mais «avec les gars, on s’est toujours dit qu’une fois qu’on était sur le terrain, on était là pour notre mission à nous, pour le sportif. Le reste, ce sont nos dirigeants qui le gèrent. C’est vrai que ça pompe un peu de jus, faut être honnête», a-t-il aussi admis, «mais ça apporte tellement d’émotions que, à choisir, on referait la même chose».

Club historique aux 19 saisons dans l’élite, le FC Rouen 1899 enflamme à nouveau le stade Robert-Diochon où se presseront 10.000 spectateurs. «On est dans une ville de foot, dans un vrai club de foot, avec une vraie ferveur, des supporters… Que ça gagne ou que ça perde, ils sont là, à domicile comme à l’extérieur. C’est aussi pour eux» qu’on joue, a encore poursuivi l’entraîneur.

Ce quart contre Valenciennes, lanterne rouge de L2, «ce sera le match le plus dur parce qu’on vient de battre deux Ligue 1, donc tout le monde nous verra peut-être favoris», avait cependant averti d’Ornano après Monaco. «Ils ne sont pas arrivés là par hasard, Valenciennes a un très gros passé de foot et de haut niveau. Eux, ils connaissent ça», a-t-il prévenu.