HAUTS
Pour espérer un grand match, les grands joueurs doivent être au niveau. Vendredi soir, Maxime Lucu a signé une prestation de (très) haute volée. Commençons par l’évidence, son jeu au pied. Dans un match particulièrement serré, son sans-faute dans l’exercice (8/8), synonyme de vingt points, a été prépondérant dans le succès des siens. Mais il ne s’en est pas contenté et a été la rampe de lancement d’un bon nombre d’attaques girondines. Toujours dans les bons coups, il a aussi harcelé Bezy en sortie de mêlée, l’empêchant de mettre son équipe en ordre de bataille. Comme un symbole, c’est lui qui a dégagé le ballon en touche, signifiant la fin du match. Si Fabien Galthié était devant sa télévision, le sélectionneur du XV de France a dû apprécier le spectacle.
Sorti du placard la semaine dernière face à Lyon, l’ailier avait inscrit un essai en sortie de banc. Titulaire face à Clermont, le Congolais s’est rappelé au bon souvenir des Auvergnats, contre qui il avait déjà inscrit un doublé la saison passée. Il a récidivé, et de quelle manière ! Sur son premier essai, il ridiculise Raka d’un crochet dévastateur avant d’aplatir en trottinant. Pour sa deuxième réalisation, il a conclu un travail collectif lancé par son partenaire sur l’autre aile, Pablo Uberti. Entre Penaud, Uberti, Bielle-Barrey et Tambwe, Yannick Bru dispose là d’un dilemme de riche dont beaucoup voudraient pouvoir se targuer.
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Dire que le rugby a gagné vendredi soir serait cruel pour les pensionnaires de Marcel-Michelin et ses supporters, aussi nous en abstiendrons-nous. Cependant, la copie auvergnate rendue est loin d’être ridicule. De la 30ème à la 70ème, les hommes de Christophe ont franchement dominé la formation bordelaise, signant des essais en force mais aussi des combinaisons superbes. Le point de bonus défensif obtenu ne rend probablement pas justice aux efforts consentis, alors que la décision systématique d’aller en touche avant la mi-temps, qui s’est avérée payante, a démontré l’orgueil d’une équipe volontaire. Les Jaunards pourront s’appuyer sur de nombreux éléments montrés vendredi soir pour préparer le déplacement au Stade Français le week-end prochain.
flops
Dans un match aussi serré, chaque geste peut porter à de lourdes conséquences. Vendredi soir, les Clermontois l’ont réalisé et de la pire des manières. Alors qu’ils avaient remonté un écart déficitaire de huit points à la mi-temps, mettant tout en œuvre pour s’assurer le gain du match, une seule action les a condamnés. Tandis que Belleau venait de les faire repasser devant, ils ont laissé le ballon rebondir dans leur camp sur le renvoi d’en-but. Une erreur qu’ont immédiatement punie les Bordelais, par l’intermédiaire de Samu qui a filé à l’essai. Plisson, qui a manqué son plaquage, aurait peut-être pu faire mieux… Quoi qu’il en soit, le score n’a ensuite plus bougé, laissant un amer regret dans les bouches clermontoises.
En s’imposant vendredi soir, les Bordelais s’en sortent bien. Alors qu’ils semblaient maîtriser la rencontre, prenant jusqu’à quinze points d’avance dans le premier acte, les Girondins ont laissé le sort du match filer entre leurs mains. Un trou d’air long, tout de même, d’une demi-heure en seconde mi-temps, qui s’est déjà vu cette saison. Symbole de ce laisser-aller, les hommes de Yannick Bru se sont vus infliger un sévère 17-3 en l’espace de 22 minutes (45e, 67e). L’histoire s’est bien terminée, mais la soirée aurait pu se dérouler plus tranquillement avec un peu de maîtrise.