Les chiffres sont là. Depuis le début de cette campagne européenne, l’UBB affole les compteurs. Sa ligne de trois-quarts – surnommés les Galactiques – en particulier. Aucune équipe n’a ainsi marqué plus de points que Bordeaux-Bègles : 217 lors des cinq premiers matchs (plus de 43 en moyenne par rencontre !). Idem, évidemment, pour le nombre d’essais : 32. Une armada offensive, de Lucu à Buros, en passant par Depoortère, Moefana et Bielle-Biarrey, qui sera cependant amputée de deux unités, Jalibert et Penaud (il reste une petite chance que l’ailier international, victime d’une béquille, puisse tenir sa place).

En face, ce samedi au stade Chaban-Delmas, se dresse cependant un adversaire pas en reste quand il s’agit d’attaquer. Les Harlequins de Londres affichent la 4e attaque, la 3e en nombre d’essais (26). Et un maître à jouer aussi virevoltant qu’audacieux en la personne de l’ouvreur Marcus Smith, «un profil ultra-offensif, créateur et très dangereux», balise Louis Bielle-Biarrey. Ça va donc fuser sous le brûlant soleil de Gironde… Pour revivre le même scénario qu’il y a une semaine, en huitième de finale, face à d’autres Anglais, ceux des Saracens (45-12) ?

Meilleur marqueur d’essais de la compétition, à égalité avec le centre des… Harlequins, Andre Esterhuizen (5 chacun), LBB réussit un contre-pied dont il est coutumier sur le terrain. C’est «la défense qui nous fera gagner», affirme l’ailier international. Et de développer. «On a joué une équipe des Saracens qui était dans le « kicking game » et le jeu de pression alors que l’équipe des Harlequins nous ressemble un peu plus, avec des joueurs très talentueux. Ce sera un duel entre deux équipes très offensives et le match sera totalement différent. Nous avons envie de dévoiler l’étendue de notre palette offensive, mais il va falloir être très sérieux en défense car ils auront les mêmes envies de jouer. Il ne faudra pas oublier ce secteur, ni celui de la discipline. C’est ça qui fait gagner les matches de phases finales…»

Louis Bielle-Biarrey insiste : «Sous le soleil, dans un stade plein, on va forcément vouloir attaquer. Mais il va falloir également rester sérieux et respecter le jeu, sinon ça va devenir du « hourra rugby ».» L’avertissement grinçant du manager de l’UBB, Yannick Bru, a porté. Lui qui réclame plus de constance s’est employé à piquer sa troupe. «Si on est l’équipe de Bordeaux-Bègles que je connais depuis le début de l’année, on devrait faire un match de merde (contre les Harlequins, NDLR). Un coup en haut, un coup en bas, un bon match face à Toulouse, un match catastrophique à Lyon, un pic d’émotion (face aux Saracens, NDLR), donc, normalement, on devrait faire quelque chose de dégueulasse samedi…»