Depuis 16 mois, les Bulls et le LOU croisent régulièrement leurs routes. La confrontation a commencé en décembre 2022 par une victoire échevelée des Sud-Africains à Pretoria, 42 à 36. Éclatante revanche pour les Gones au match retour, 31 à 7, en janvier 2023. Et, en décembre dernier, nouveau succès, étriqué cette fois, des Lyonnais, 29 à 28. À noter que lors de ces trois duels, ils ont inscrit un total de 14 essais (presque 5 en moyenne par match). Lyon est d’ailleurs l’équipe qui a battu le plus de défenseurs par match en phase de poules (27,3 en moyenne). Place au quatrième temps de la valse ce samedi…
Lyon a la tête ailleurs. 12e du Top 14, avec seulement 4 points d’avance sur Montpellier, actuel barragiste, la priorité du LOU est de sauver sa place dans l’élite. Et, pourquoi pas, de réussir une fin de saison régulière tonitruante pour parvenir à se hisser en phase finale (7 points les séparent de la 6e place actuellement occupée par l’UBB) ? Alors, pour aller défier à Pretoria des Bulls bien calés à la 3e place du United Rugby Championship (12 victoires, 5 défaites, toutes compétitions confondues cette saison), le manager lyonnais Fabien Gengenbacher n’a pas fait mystère de sa préférence en faisant largement tourner son effectif. Seuls deux titulaires victorieux de l’UBB la semaine dernière conservent leur place dans le XV de départ (le troisième-ligne géorgien Beka Saginadze et le centre Alfred Parisien). Pour un grand remplacement avec, par exemple, la titularisation en deuxième-ligne de Loann Goujon, qui ne l’avait plus été depuis les deux premières journées de Top 14 en août dernier, ou le retour de blessure du pilier Damba Bamba. Il va donc falloir serrer les rangs face à l’équipe-type des Bulls, avec ses deux champions du monde Kurt-Lee Arendse et Willie Le Roux, ou encore l’ancien ouvreur du Racing 92 et de Montpellier, Johan Goosen. «Ce rendez-vous vient au milieu du championnat où nous avons encore des échéances importantes. Mais nous avons préparé ce huitième de finale avec beaucoup d’ambition, modère Gengenbacher. Nous avons l’opportunité de faire quelque chose qui n’a jamais été fait, se qualifier pour un quart de finale de Champions Cup historique pour le club.»
Mission impossible ? Aucun club français ne s’est imposé en Afrique du Sud depuis l’intégration de provinces de l’hémisphère sud il y a deux ans. Et, cette saison, le LOU est à la peine en déplacement : douze rencontres à l’extérieur (Top 14 et Champions Cup) et… douze défaites ! Signer son premier succès au Loftus Versfeld, à plus de 10.000 kilomètres de Gerland, constituerait donc un authentique exploit. «C’est un énorme challenge mais le groupe veut se donner à 100 % et essayer d’écrire son histoire», assure Beka Saginadze.
L’ailier italien d’origine australienne a épaté pendant le Tournoi des six nations, régulièrement cité dans l’équipe-type de la compétition. Il faut dire que, depuis le début de la saison, entre Coupe du monde et Tournoi, il a inscrit quatre essais en neuf matchs disputés… avec l’Italie. Une réussite qui le fuit avec Lyon : Monty Ioane, recrue phare, n’a toujours pas marqué. Titulaire à sept reprises (dont 3 fois seulement en Top 14), le joueur de 29 ans n’a pas encore convaincu le staff rhodanien de lui faire pleinement confiance. Il a l’opportunité de se montrer à Pretoria.
Si le LOU parvient à se qualifier pour les premiers quarts de finale de Champions Cup ce samedi, ils affronteront le week-end prochain soit Northampton (en Angleterre), soit la province irlandaise du Munster (au Matmut Stadium). Mais, en cas d’élimination, pas de vacances au programme. Le long voyage en avion s’effectuera dans la nuit de dimanche à lundi. Et, dès mardi, retour à l’entraînement pour préparer le déplacement capital en vue du maintien à Perpignan le samedi 20 avril (17h) dans le cadre de la 21e journée du Top 14