Tony Yoka n’y arrive décidément pas. Après deux premières désillusions chez les professionnels, le champion olympique 2016 s’est incliné pour la troisième fois consécutive contre un adversaire a priori abordable, le Belge Ryad Merhy, samedi à Roland-Garros.

Ce nouveau revers marque un coup d’arrêt, peut-être définitif, dans la carrière chez les professionnels du boxeur français, qui ne parvient pas à élever son niveau dans la difficulté. Dépassé dans tous les secteurs, Yoka s’est incliné aux points (96-94, 96-94, 96-94) et compte désormais 11 victoires pour trois défaites chez les professionnels.

Tony Yoka espérait se relancer après deux premiers revers consécutifs, qui étaient venus mettre un frein à ses rêves de «conquête» de la boxe mondiale. En mars, il avait chuté aux points face au Français Carlos Takam, dépassé par la puissance du vétéran de 42 ans. Et en mai 2022, il avait connu son premier revers chez les professionnels, battu dans les grandes largeurs par le Congolais Martin Bakole, lui aussi vainqueur aux points.

Cette fois-ci, l’adversaire choisi semblait à sa portée. Venu sans complexe avec une belle colonie de supporters, le Belge s’est montré offensif, profitant de la moindre ouverture pour faire mal. Beaucoup plus petit que Yoka (2,01 m contre 1,81 m), Mehry s’est engouffré dans chaque interstice laissé par la garde perméable du champion olympique de Rio.

Le Parisien a subi plusieurs enchaînements dévastateurs, notamment dans la troisième et la quatrième reprise, bien portés par le Bruxellois aux énormes bras. Il n’a pas su exploiter son avantage de taille contre un adversaire qui disputait seulement son troisième combat chez les lourds après une belle carrière dans la catégorie inférieure.

Depuis la défaite contre Takam, le boxeur de 31 ans avait pourtant tout changé: il a quitté les Etats-Unis pour se rapprocher des siens et s’entraîne désormais au Royaume-Uni, dans le nord de Londres. Il évolue désormais sous les ordres de Don Charles, l’entraîneur notamment de Daniel Dubois, qui a récemment mis en difficulté le champion du monde Oleksandr Usyk.

«Il y a tellement eu de changement, on visait la victoire, même si ce n’était pas une grande victoire, pour repartir de l’avant», a-t-il déclaré après la rencontre au micro de Canal . Mais comme contre Takam, il a paru timoré, incapable de changer de rythme pour prendre le dessus sur son adversaire qui a eu le contrôle du ring durant la majeure partie des dix rounds.

Sous les yeux du champion olympique 2000 des mi-mouches Brahim Asloum et des internationaux français de rugby Cameron Woki et Gaël Fickou, a connu un début de match difficile, dépassé par la vivacité de son rival. Il a ensuite rééquilibré les débats mais n’est jamais parvenu à accélérer.

Dans les autres combats de la soirée, les deux jeunes frères de Tony Yoka, Axel et Victor, se sont eux imposés pour lancer la soirée, avant que le Français Voldy Toutin, chez les lourds-légers, ne remporte son combat par K.O. dès la première reprise contre le Croate Vladimir Belujsky. Chez les mi-lourds, Dylan Colin a conservé son titre de champion de France au terme d’un match équilibré contre Gaétan Ntambwe.