Avant même de débuter les Mondiaux-2024 de biathlon à Nove Mesto (République tchèque), les Françaises ont immédiatement évoqué une course qu’elles ont cochée depuis longtemps et veulent réussir à tout prix: le relais, programmé samedi (13h45).
Les Françaises n’ont gagné cette course qu’une seule fois en grand championnat, aux Jeux olympiques d’Albertville en 1992 avec Corinne Niogret, Véronique Claudel et Anne Briand-Bouthiaux.
Depuis ce titre olympique, le format est passé à quatre relayeuses et les Françaises au fil des générations ont collectionné aux Mondiaux douze médailles, huit en argent et quatre en bronze. La dernière en date remonte à 2017 en bronze, le même métal qu’en 2018 aux Jeux olympiques à Pyeongchang (Corée du Sud).
Cette saison, elles sont arrivées en République tchèque avec Justine Braisaz-Bouchet (N.2), Julia Simon (N.4) et Lou Jeanmonnot (N.6) dans le top 6 mondial.
Toutes les trois sont déjà montées plusieurs fois sur le podium aux Mondiaux et Sophie Chauveau a manqué de peu la boîte, quatrième des deux courses qu’elle a disputées, le sprint et la poursuite.
«Cette fois, elles ont l’habitude. Depuis le début de la saison, elles apparaissent comme les grandes favorites. Elles ont marqué chaque course. Il faudra avoir les dents longues sur ce relais. Il y a aussi la volonté de récompenser les entraîneurs encore plus», estime Sandrine Bailly, vice-championne olympique du relais en 2010 et consultante pour Eurosport.
Avant même le début de la moisson du biathlon tricolore au coeur des Monts de Bohème-Moravie (huit médailles jusqu’à présent, dont quatre titres), et l’inédit quadruplé sur le sprint (Simon devant Braisaz-Bouchet, Jeanmonnot et Chauveau), les biathlètes entraînées par Cyril Burdet (physique) et Jean-Paul Giachino (tir) évoquaient déjà cette course collective.
«On sera une des équipes favorites pour jouer la gagne et ce serait bien qu’on puisse répondre présentes», expliquait ainsi Julia Simon, pour le moment reine des Mondiaux avec trois titres (relais mixte, sprint et poursuite) et une médaille de bronze (individuel).
«Le vrai objectif collectif, c’est ce relais femmes, sur lequel j’attends qu’on l’aborde les choses en qualité de favoris, d’assumer ce statut et de produire du beau biathlon», affirmait Burdet en amont des Mondiaux.
Lauréates de deux derniers des quatre relais disputés cet hiver en Coupe du monde, les Françaises présentent un quatuor qui n’est jamais sorti du top 7 à Nove Mesto en trois courses (Chauveau n’a pas disputé l’individuel), quand les biathlètes norvégiennes, qui ont remporté les deux autres relais cette saison, voudront se racheter de Mondiaux ratés (13e du sprint, Juni Arnekleiv a réalisé leur meilleur résultat, le seul dans le top 20).
Les Allemandes, emmenées par Franziska Preuss et excellentes au tir, se sont montrées lors de l’individuel (Janina Hettich-Walz 2e, Selina Grotian 4e et Vanessa Voigt 5e), alors que la Suède des sœurs Oeberg est un peu en retrait.
Lisa Vittozzi a été la seule à pouvoir concurrencer les Françaises à Nove Mesto, avec l’argent sur la poursuite et l’or sur l’individuel, mais elle se trouve un peu esseulée dans le collectif italien.
«Samedi on s’y remet, parce qu’il y en a une autre à chercher, et je veux qu’elle soit de la même couleur, c’est vraiment un gros objectif. Sur le papier, on est vraiment les meilleures, ça m’énerverait vraiment qu’on ne l’ait pas», a lâché Lou Jeanmonnot jeudi soir après son premier titre mondial, en relais mixte simple (non olympique) associée à Quentin Fillon Maillet.
De quoi lancer le week-end final avec également le relais masculin (samedi, 16h30) où les Bleus sont tenants du titre et arrivent en position d’outsiders face aux intouchables Norvégiens, puis les deux mass starts dimanche (14h15 pour les femmes, 16h30 pour les hommes).