Vincent, comment allez-vous au lendemain de la finale de l’Euro perdue contre l’Espagne ?Vincent Poirier : J’ai vécu et perdu d’autres finales avant celle-ci. Ça commence à être une habitude, j’arrive à gérer, je sais ce que ça fait… On ne peut s’en vouloir qu’à nous-mêmes. On a fait un beau parcours par rapport aux critiques qu’on a subi tout au long de la préparation et de l’été. Je pense qu’on a fait fermer beaucoup de bouches… C’était aussi le but, montrer que même sans deux cadres (Batum et De Colo), on était capable de faire de belles choses. Peut-être qu’avec eux, on gagne en finale, peut-être que ça aurait été une autre compétition. Il faut passer à autre chose. Surtout pour ceux qui jouent en Europe et qui vont rapidement reprendre avec leur club…
Et peut-être encore plus compliqué pour ceux, comme vous, qui évoluent en Espagne ?La Supercoupe arrive ce week-end, un trophée à jouer. Il faut se reconcentrer, oublier et passer à autre chose. Pour ce qui est d’éventuels cambrages de mes coéquipiers au Real, on a bien précisé avec Gerschon (Yabusele) que le premier qui chambre, il finit tétraplégique (sourire). Ça va partir en coups de poing, en écran mal placé, déplacements de cotes et compagnie. Ils sont au courant, on les a prévenus. Ils ont peut-être plus peur de Gerschon que de moi, mais nous sommes les deux gars qui posent des écrans, donc je ne suis pas sûr qu’ils auront envie de jouer (sourire).
Quelle analyse faite vous de la finale ?On les a laissés s’installer. Juancho (Hernangomez) a mis des trois points à gogo (7/9). Il a fait le match qu’il devait faire. C’est nous. On n’a pas su l’arrêter comme on aurait voulu et on le paie parce qu’après, on recolle au score (de -21 à -3, NDLR), mais c’est dur, ça pompe de l’énergie. Et derrière, ils rentrent quelques paniers qui les remettent à flot… C’était une finale qu’on a mal abordée, on a couru derrière eux tout le match.
Quel bilan tirez-vous de vos performances individuelles à l’Euro ?Ça a été… J’ai un rôle où on me demande d’épauler un peu Gerschon, Rudy (Gobert) et Mous (Fall), ce n’est pas un rôle forcément facile ou qui t’apporte beaucoup de minutes. J’ai essayé de faire de mon mieux. Je suis resté dans ce que je sais faire et ce qu’on me demandait surtout. Ce n’est pas le meilleur de moi, on va être honnête. Mais j’ai fait ce que je pouvais.
À lire aussiBasket : «Les poussins font les mêmes pertes de balle» peste Collet, qui a «rarement été aussi abattu» après une défaite
L’avenir semble en tout cas prometteur pour les Bleus après cette médaille d’argent…Cette médaille d’argent n’est ni à négliger, ni à renier. C’est une belle performance. Personne ne nous attendait là et maintenant, tout le monde est déçu qu’on ait perdu. C’est un peu contradictoire. On s’est fait critiquer tout au long de la préparation, au championnat d’Europe. Et tout le monde s’étonne qu’on perde en finale… Ça fait un peu rire. On a vécu en dehors des critiques pendant toute la campagne, à les surpasser. On est quand même assez fier de ce qu’on a fait mais on était là pour l’or donc on est déçu. Mais forcément, c’est de bon augure pour les prochaines compétitions parce qu’on gardera la même base et qu’on ramènera encore des joueurs qui apporteront leur touche. Les prochaines années devraient être glorieuses.