Grâce à cette victoire six jours après un premier succès à Mont-de-Marsan (70-66), les joueuses nordistes ont remporté le deuxième titre national de leur histoire après celui acquis en 2017, concluant une saison historique au cours de laquelle elles ont atteint la finale de l’Euroligue.
Premières de saison régulière, invaincues lors de la phase finale, première équipe française à atteindre la finale de la plus prestigieuse compétition européenne entre clubs depuis vingt ans… les Guerrières ont tutoyé la perfection, gagnant presque toutes les batailles.
Ce titre de champion de France semble donc amplement mérité pour Villeneuve-d’Ascq, un an après avoir échoué en finale contre l’Asvel.
Il symbolise aussi l’ascension irrésistible de l’entraîneur Rachid Meziane, vainqueur de l’Euro féminin avec la Belgique en 2023 en parallèle de son aventure dans la banlieue de Lille, après avoir été poussé vers la sortie en 2021 alors qu’il était entraîneur adjoint de l’équipe de France féminine.
«Les planètes sont alignées, en a plaisanté l’homme de 44 ans après le match. Je ne peux que savourer ce qu’il m’arrive sans oublier d’où je viens. C’est une consécration.»
Meziane a aussi fait part de sa «fierté». «On a été l’équipe la plus constante sur les scènes nationales et internationales, a-t-il souligné. On a grandi avec cette équipe, c’est l’accomplissement de ces saisons-là.»
De guerre, il n’y a pas eu, vendredi soir au Palacium. Dès le début du match, Villeneuve-d’Ascq a pris un ascendant finalement rédhibitoire, infligeant un 14-0 à son adversaire.
Plus solides, meilleures dans l’exécution et dans l’adresse, les joueuses de Meziane ont d’abord insisté dans la raquette des Montoises grâce à leur intérieure Kariata Diaby, qui a inscrit les quatre premiers points du match.
Mais ce n’était que le début de la démonstration nordiste. En attaque, les Guerrières ont étalé une panoplie complète: systèmes parfaitement exécutés, talent individuel quand la défense adverse gagnait en intensité, tirs à trois points, tirs rentrés avec la faute…
«On était complètement à côté de nos pompes, bouffées par l’enjeu», a commenté l’entraîneure de Basket Landes Julie Barennes, qui a tout de même relevé la «réussite» de son club, finaliste de la Coupe de France et de la Ligue féminine.
Devant son public bouillant, Villeneuve-d’Ascq n’a cessé de creuser l’écart: 35-18 à la fin du premier quart-temps, 64-41 à la mi-temps, 94-59 à l’issue du troisième quart, et enfin 114-88.
Après le premier match serré de cette finale, les joueuses emmenées par la capitaine Caroline Hériaud ont conclu leur saison en apothéose en battant leur record de points, établi à 106 lors d’une victoire contre Angers en février, infligeant par la même occasion aux Montoises leur plus lourde défaite de l’exercice 2023-2024.
Dans ce festin, les joueuses majeures de l’effectif nordiste ont pris la lumière: Shavonte Zellous (24 points), Kamiah Smalls (24 points), Kariata Diaby (20 points) et Hériaud (16 points), tandis que l’espoir du basket français Janelle Salaün (22 ans) est restée relativement en retrait (12 points).
Cette victoire garantit à l’ESBVA une place en Euroligue la saison prochaine. Mais son effectif risque d’être amputé de plusieurs de ses meilleurs éléments: Salaün, Diaby et les Américaines Zellous et Smalls notamment.
Avant cela, ce groupe doré aura goûté au divin, disant au revoir au Palacium dans l’extase.