Les passionnés apprécieront à sa juste valeur la perf. Charles Caudrelier, à la barre de son trimaran Edmond de Rothschild a franchi la longitude du cap de Bonne-Espérance ce vendredi, à 14h32, tout juste 12 jours 1 heure et 2 minutes après le grand départ de Brest, le 7 janvier dernier. Le leader de l’Arkéa Ultim Challenge a ainsi avalé les 8 399 milles de l’Atlantique jusqu’à la pointe de l’Afrique du sud à la vitesse moyenne de 28,85 nœuds, soit 53 km/h…

« Je ne pouvais pas rêver mieux pour un début de tour du monde. C’est une grande satisfaction d’être premier dans les mers du Sud, un bel objectif atteint et un avantage indéniable. Arriver là avec un bateau en bon état en étant devant j’en suis très fier. Le passage du cap de Bonne Espérance c’est toujours un moment particulier, c’est la porte d’entrée des mers du Sud et ça marque la fin de l’Atlantique, c’est une belle étape de franchie», a commenté le vainqueur de la Route du rhum 2022 et leader sans conteste de ce nouveau tour du monde disputé en Ultim.

Charles Caudrelier en a profité pour rendre hommage à son rival malheureux, Tom Laperche, victime jeudi matin tôt d’un choc violent avec un OFNI qui a provoqué une voie d’eau et lui a fait mettre le clignotant urgemment vers Cape Town. « Depuis le début, je vivais l’aventure avec Tom Laperche, on se bagarrait, il a tapé la nuit dernière et ça c’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Bien sûr, mon premier sentiment c’est de la tristesse pour Tom, pour ses équipes. On échangeait beaucoup, on parlait beaucoup, on se charriait beaucoup aussi sur les performances de l’autre… gentiment. On a 25 ans de différence, on se connaît depuis pas mal d’années et j’apprécie beaucoup le bonhomme. Ce fait de course change forcément un peu ma navigation car nous étions vraiment en mode régate, on ne lâchait rien… Mais je pense que le changement de zone de parcours allait faire qu’on allait aussi chacun rentrer dans notre coquille et gérer notre bateau », a détaillé Caudrelier, désormais débarrassé d’un adversaire à proximité.

Au pointage de 17 heures, ce vendredi, c’est désormais Thomas Coville (Sodebo 3) qui occupe la deuxième place avec 936 milles (1733 km) de retard, Anthony Marchand (Actual 3) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire XI) bataillant à 2400 milles (4444 km) du leader. Autant dire que Charles Caudrelier possède un solide matelas d’avance à l’entame des mers du grand sud. Mais il le sait bien, l’océan Indien, avec ses flots hachés, aime bien jouer au «casse bateau». Alors il se méfie…