COUPS DE CŒUR

Olivier Giroud, évidemment. Au-delà de son jeu de déviation, de ses efforts, de ces coups francs grattés à l’expérience, le meilleur buteur de l’équipe de France a fait ce qu’il sait faire de mieux, marquer. Profitant de l’apathie parisienne, il s’est élevé au-dessus de Milan Skriniar pour placer un coup de tête qui a fait mouche. Éternel. Un but qui vaut cher puisqu’il permet à Milan, vainqueur mardi (2-1), de se relancer dans la course à la qualification. Les quatre équipes se tiennent en trois petits points avant les deux dernières journées (le classement du groupe F, les résultats et le calendrier ici). À noter le match étonnant de Ruben Loftus-Cheek et la masterclass de Rafael Leao.

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On s’attendait à un accueil houleux. On n’a pas été déçu. San Siro a accompagné l’entrée du «mercenaire» Donnarumma par une bronca mémorable pour l’échauffement. Bronca avant, pendant et après le match. Le tout avec des pluies de faux billets «dollarumma» qui sont tombées des tribunes, comme prévu. Dans ces conditions, le portier international italien aurait pu flancher. Il n’est pas franchement connu pour sa force au niveau mental… Ça n’a pas été le cas. En fait, c’était le meilleur Parisien mardi.

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Quel stade, quelle ambiance ! Dès qu’on arrive aux abords de San Siro, on est pris de vertige. Enceinte imposante, massive, gigantesque, une forteresse du Moyen Âge. Impression confirmée en pénétrant dans les coursives, un stade dans son jus mais qui en jette. Ses tribunes abruptes se sont enflammées tout au long de la rencontre, les supporters, ceux de la bouillante Curva Sud en tête, ayant chanté comme des forcenés du début à la fin. Quel régal… Après St-James’ Park début octobre, la Ligue des champions a permis de vivre une énorme ambiance européenne dans un stade mythique. Prochain déplacement, à Dortmund, le 13 décembre. Ce sera pour la dernière journée de phase de poules. Peut-être un match décisif en vue de la qualification. Encore que, le PSG serait déjà en 8es de finale s’il bat Newcastle au Parc des Princes et que le Borussia domine Milan lors de la cinquième journée.

COUPS DE GRIFFE

On pourrait parler du cas Randal Kolo Muani, de la maladresse d’Ousmane Dembélé (qui réalise une belle première période), mais il y a surtout Kylian Mbappé, dont on est en droit d’être plus sévère qu’avec les autres. Et pour cause, c’est un joueur de classe mondial, peut-être le meilleur du monde. Autant à Newcastle, ses coéquipiers ne l’avaient pas trouvé. Autant cette fois, «KM» a eu les occasions. Notamment en première période, par deux fois en face-à-face avec Mike Maignan, dont lors de la 15e minute après ce caviar de «Dembouz». La défense milanaise l’a bien pris, mieux que celle du PSG l’a fait avec Rafael Leao. Mais il y avait la place. Et si Paris rentrait aux vestiaires à 2-1, ce n’est pas la même histoire. «Il a manqué beaucoup de choses», a résumé Mbappé, qui s’est présenté devant les journalistes pour la première fois de la saison. Beaucoup de choses, dont son adresse face au but.

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Après une première période échevelée, Milan a fermé la boutique. En fait, les joueurs de Stefano Pioli ont mis le bus après leur deuxième but, œuvre de Giroud. Et le PSG n’a jamais trouvé la clé. Un PSG qui a clairement manqué de caractère. Pas d’envie, de caractère. Il en faut pour exister face à une telle ambiance et contre une équipe morte de faim, qui avait impérativement besoin de prendre les trois points. Les Parisiens en ont manqué. C’est d’ailleurs souvent le cas loin de leur base : sur ses 11 derniers matches européens à l’extérieur, le Paris Saint-Germain présente un bilan de deux victoires, trois nuls et six défaites. Ce n’est clairement pas suffisant.

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Certes, il sortait d’une grosse performance face à Montpellier. Mais dans l’ensemble, Manuel Ugarte connaît un vrai coup de moins bien après un début de saison étincelant. Retour sur terre ? Coup de la panne ? L’avenir le dira. En attendant, le milieu uruguayen a été croqué par ses adversaires milanais, manquant d’impact, se faisant balader. Luis Enrique l’a sorti à l’heure de jeu avec les autres joueurs avertis à ce moment-là. Pour ce qui concerne Ugarte, le carton jaune ne représentait pas la seule raison de son remplacement… Quand on parle d’un PSG qui a manqué de caractère, on se tourne forcément vers Manuel Ugarte, qui doit apporter cela.

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Le match a définitivement basculé à la 52e minute, sur la tête victorieuse de Giroud. Tirons le fil de cette action. Hakimi vient s’interposer devant Leao… et réclame une faute. Le jeu continue, le ballon revient à Théo Hernandez, qui centre pour son coéquipier français. Ce dernier prend trop facilement le dessus sur Skriniar, et Hernandez peut trop facilement centrer. Le PSG n’avait pas la tête au jeu, espérant un coup de sifflet qui n’est jamais venu. «L’expérience doit aider les joueurs à se dire qu’à partir du moment où l’action ne s’est pas arrêtée, il faut rester dans le jeu, martèle David Ginola, sur Canal . Je ne vais pas dire que c’est une faute professionnelle, mais prendre un but comme ça, à ce moment-là du match et que tu perds 2-1 à la fin, tu es en droit de te poser des questions… Tu n’as pas le droit de t’arrêter !» C’est dit.