Une nouvelle polémique pour la députée écologiste Sandrine Rousseau. Alors que les débats sur les circonstances de la mort de Nahel et les émeutes qui ont suivi le drame sont encore très vigoureux sur la scène politique, l’élue EELV s’est exprimée, via Twitter, sur les tirs de policiers.
Son objectif ? Dénoncer un usage abusif des armes à feu par les forces de l’ordre depuis plusieurs années. Et la députée est loin d’être la seule à gauche à vouloir «réformer la police» du sol au plafond. «Il faut une police qui soit aussi désarmée que possible», lançait déjà Manuel Bompart au micro de BFMTV, le jeudi 6 juillet. Cette fois-ci, Sandrine Rousseau semble pourtant être allée trop loin.
«La police ne peut, ne doit pas tuer. Jamais», peut-on lire dans un premier tweet où elle ajoute : «C’est un principe simple. Un principe républicain». Dans un autre, elle revient plus précisément sur les raisons de ce qu’elle désigne comme un abus : «Les lois d’exception suite aux attaques terroristes jouent un rôle dans la situation actuelle», a-t-elle écrit en faisant référence à la loi du 28 février 2017 qui permet aux forces de l’ordre de tirer en cas de refus d’obtempérer ou de légitime défense. Avant d’ajouter : «Le tir, même en cas de terrorisme, ne doit pas être l’option privilégiée. Il ne peut exister que dans des cas extrêmes. Justifiés et sans aucune autre alternative».
Des propos qui ont laissé perplexes de nombreux internautes, quand ils n’ont tout simplement pas attisé la colère. On a reproché à l’élue écologiste de tourner la tête au courage et à la bravoure dont des centaines de membres des forces de l’ordre ont fait preuve lors des nombreux attentats qui ont frappé la France depuis 2015. L’opposition produite par l’élue entre «situation extrême» et «terrorisme» leur semblait inadéquate : «Vous préférez que l’on crève, l’important est de désarmer nos forces de l’ordre», a avancé un internaute en colère alors qu’une autre publiait un message attristé : «Je ne vous souhaite jamais, Madame, de vous retrouver prise dans une attaque terroriste».
Un dernier a publié les photos des visages des personnes décédées lors des attentats du 13 novembre 2015, en insistant : «Le bilan des attentats des terroristes islamistes du 13 novembre 2015 fait état de 130 morts et de 413 blessés. Finalement, un assaut des forces de l’ordre mettra fin à l’horreur et tue les terroristes. Heureusement nos forces de l’ordre étaient bien armées».
Face aux réactions en chaîne, la députée a finalement rétropédalé. «Je retire mes deux précédents tweets et m’excuse d’avoir pu heurter les victimes et leurs proches», a-t-elle affirmé.
«Le cadre de l’usage des armes létales est une discussion qui est fondamentale pour notre démocratie mais qui ne peut absolument pas entrer dans le format de Twitter», a-t-elle précisé. La phrase peut surprendre quand on sait que ce réseau social est l’un des terrains de jeu privilégiés de l’élue qui tweete quotidiennement.
Cette polémique survient en effet seulement cinq jours après la publication d’un message controversé où elle associait les pillages des magasins à la pauvreté supposée des auteurs de ces vols. «Et si le pillage avait à voir avec la pauvreté ? Les marques avec le sentiment de relégation ?», avait-elle écrit suscitant l’indignation d’une partie des internautes et de la droite.