Vendredi dernier, alors que l’ensemble des membres du gouvernement Borne avaient déserté les matinales, la secrétaire d’État à la Jeunesse choisissait d’occuper le terrain médiatique. «Je ne sais pas si je serai encore ministre lundi», lâchait-elle, avec une certaine fébrilité. À 38 ans, elle succède finalement à Olivier Véran en tant que ministre chargée du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement.
Née à Strasbourg de parents d’origine mauricienne, elle adhère au mouvement d’Emmanuel Macron dès son lancement en 2016. Un an plus tard, cette ancienne directrice d’un centre d’appels tente de faire son entrée à l’Assemblée nationale en prenant part à la vague «société civile», provoquée par le candidat Macron. Elle échoue toutefois à décrocher un siège de députée, battue au second tour par la communiste Marie-George Buffet. Il n’empêche, Prisca Thevenot continue de grimper les échelons et devient porte-parole du parti présidentiel en 2020 puis conseillère régionale en 2021.
Cinq ans après son premier revers électoral, elle prend sa revanche et ravit une circonscription des Hauts-de-Seine face à la Nupes. Une victoire qui lui vaut d’être estampillée «parachutée» dans ces terres plutôt favorables à la Macronie. Particulièrement engagée sur les questions d’égalité femmes/hommes, la députée poursuit son marathon médiatique, défendant ardemment le camp macron.
En juillet dernier, alors que le gouvernement manque cruellement de figures qui «impriment», son activisme médiatique est récompensé. Emmanuel Macron la nomme Secrétaire d’État à la Jeunesse, sous la tutelle du ministre de l’Éducation. C’est néanmoins dans un certain anonymat qu’elle traverse ses premiers mois au sein de l’exécutif, dans l’ombre de la comète Attal. Désormais nouvelle VRP de la Macronie, elle partage d’ailleurs plusieurs points communs avec le premier ministre, dont elle est réputée proche. Tous deux élus députés dans les Hauts-de-Seine, le chef du gouvernement a lui aussi fait ses armes à la Jeunesse avant de devenir porte-parole.